Dakarmidi – Sans pouvoir guérir l’insuffisance rénale chronique, le traitement peut ralentir ou même stopper sa progression. En cas d’insuffisance rénale aigue, le processus est souvent réversible. On traite en priorité la maladie qui se trouve à l’origine de l’insuffisance rénale, comme le diabète ou l’hypertension. L’insuffisance rénale proprement dite est traitée en parallèle.
Régime alimentaire
La première mesure proposée aux patients est souvent la modification du régime alimentaire. Le médecin peut recommander une réduction de l’apport en protéines pour ralentir l’accumulation de déchets dans le sang et limiter les nausées et les vomissements. On diminue le risque d’avoir recours à la dialyse et on diminue la mortalité.
Les apports en sodium (contenu dans le sel) ainsi qu’en lipides (gras) doivent être limités. Le tout doit être ajusté à la gravité de l’insuffisance rénale et les conseils d’un nutritionniste se révéleront très utiles dans ces circonstances.
Le médecin peut aussi prescrire une réduction de la consommation de liquides : eau, glaçons, café, thé, boissons gazeuses, jus, soupes, lait, crème, crème glacée et sorbets. Il pourrait par exemple limiter cette consommation à 1,5 litre par jour.
Pour contrôler la soif, on propose aux patients de se rincer régulièrement la bouche avec de l’eau, sans l’avaler. Sucer des bonbons ou mâcher de la gomme peut aussi aider à humidifier l’intérieur de la bouche grâce à la salive. Un vaporisateur buccal comme le Biotène® peut aider.
Médicaments
Lorsque le régime alimentaire ne suffit plus à contrôler les déséquilibres en eau et en électrolytes (calcium, phosphore, potassium, etc.), l’introduction de médicaments en ajout aux bonnes habitudes alimentaires aidera à atteindre cet objectif : vitamine D, sévélamer (Rénagel) pour contrôler le phosphore, sulfonate de polystyrène sodique (Kayexalate) pour contrôler le potassium, et calcium et calcimimétiques cinacalcet (Sensipar) pour réguler le calcium.
Un traitement sera proposé au besoin pour maintenir les globules rouges sanguins à un certain taux : darbopoïétine (Aranesp) et érythropoïétine (Eprex).
Un contrôle strict de l’hypertension artérielle diminue la progression des dommages aux reins et une médication sera presque certainement nécessaire afin d’atteindre les valeurs de pression souhaitées. La cible est de moins de 140/90, voire 130/80 en cas de diabète ou de protéinurie.
De plus, on tentera au besoin de faire uriner « l’excès d’eau » présente dans le corps avec des diurétiques : furosémide (Lasix), hydrochlorothiazide (Hydrodiuril).
Chez les diabétiques, la glycémie doit être maintenue à un taux acceptable, par l’utilisation de médicaments oraux ou d’insuline si la diète ne suffit plus. Voir la fiche sur le diabète.
Dialyse
La dialyse fait appel à une membrane qui joue le rôle de filtre et sert à éliminer les toxines et les excès de liquide du sang. Il existe deux types de dialyse : la dialyse péritonéale et l’hémodialyse. Le choix d’une méthode plutôt que l’autre repose sur l’âge du patient, sa capacité à gérer son traitement (la dialyse péritonéale exige un minimum de dextérité et d’autonomie), la présence d’autres maladies et la préférence du patient.
Dans la dialyse péritonéale, on utilise le péritoine pour jouer le rôle de filtre. Le péritoine est la double membrane qui tapisse la paroi de l’abdomen (ventre) et les organes abdominaux (intestin, estomac, etc.) Ces deux membranes sont séparées par un espace infime dans lequel on installe un cathéter (un tube flexible, de très petite dimension) de façon permanente. Grâce à ce tube, on remplit le péritoine d’une solution appelée dialysat, laissée quelques heures dans cette cavité. Le sang qui circule dans les vaisseaux ratissant le péritoine est alors filtré : les toxines et l’eau en excès passent du côté du dialysat. Une fois l’opération terminée, on retire le dialysat pour le remplacer par un autre, vierge.
La dialyse péritonéale est généralement effectuée à la maison, par le patient ou un membre de sa famille. La dialyse péritonéale continue ambulatoire est généralement répétée toutes les 6 heures. La dialyse péritonéale automatisée se fait 1 fois par jour, durant la nuit, grâce à un appareil programmé.
L’hémodialyse doit être pratiquée à l’hôpital ou dans une clinique spécialisée. On utilise une machine appelée « dialyseur » pour filtrer le sang.
Le sang est d’abord pompé dans le dialyseur. À l’intérieur de la machine, il demeure d’un côté d’une membrane qui sert de filtre. Les déchets et l’excès de liquide traversent la membrane et passent de l’autre côté, où se trouve le dialysat. Le sang filtré est retourné dans l’organisme. En général, la procédure requiert 4 heures. Elle doit être répétée environ 3 fois par semaine.
Greffe rénale
Pour certains patients, une greffe rénale s’impose. Les candidatures sont évaluées par des critères très stricts pour éviter toute forme de discrimination. Une évaluation détaillée par un néphrologue spécialisé en greffe rénale est nécessaire afin d’établir si cette option thérapeutique est adéquate pour un patient donné.
Le rein peut provenir d’un donneur vivant, souvent un parent, ou d’un donneur qui vient de décéder. Grâce à une greffe réussie, le receveur arrive à mener une vie active, en bonne santé.
La Rédaction