Dakarmidi – Même si elle est rare, la grossesse extra utérine peut avoir de graves conséquences. Il faut donc savoir en reconnaitre les symptômes pour pouvoir agir vite.
La grossesse extra utérine (GEU) survient dans 2 % des grossesses environ, elle touche 15 000 femmes en France chaque année. Les conséquences peuvent être graves, il faut donc consulter dès les premiers symptômes.
Nous vous guidons pour apprendre à la reconnaitre, la comprendre et découvrir les traitements existants.
Que se passe-t-il lors d’une grossesse « normale » ?
Lorsque l’ovule est libéré et vient se nicher dans les trompes, les spermatozoïdes présents dans le vagin remontent jusqu’aux trompes afin de féconder l’ovule. Une fois fécondé et donc devenu œuf, ce dernier, descend depuis la trompe vers l’utérus pour nidifier dans la paroi utérine où se développera le futur embryon.
Que se passe-t-il alors dans le cas d’une grossesse extra utérine ?
Dans le cas d’une grossesse extra-utérine, l’ovule ne nidifie pas dans l’utérus mais dans la trompe. La grossesse débute hors de l’utérus. Rarement, une GEU peut se développer sur un ovaire, au niveau du col de l’utérus ou dans la cavité abdominale.
L’œuf mal implanté commence à se développer. La trompe, trop petite, ne peut recevoir un embryon…
Quels sont les symptômes de la GEU ?
Il est facile de se tromper : Les premiers symptômes d’une grossesse extra utérine sont identiques à ceux d’une grossesse normale.
Ensuite, apparaissent, au bout de trois à six semaines, des douleurs dans le bas ventre et des saignements bruns. Ces douleurs sont dues à la présence de l’œuf dans la trompe.
Attention : des maux de ventres et de petits saignements en début de grossesse ne sont pas forcement synonyme de GEU. En cas de doute, consulter votre médecin ou rendez vous aux urgences.
Seul le médecin pourra diagnostiquer une grossesse extra utérine. Pour la confirmer, il associera à un toucher vaginal, une échographieet une prise de sang qui permettra de voir le taux de HCG. L’échographie est très révélatrice, elle montre un utérus vide et une présence anormale au niveau des trompes. De plus, si l’œuf ne se développe plus, le dosage de béta HCG va cesser rapidement de croitre et va même diminuer, signe que la grossesse a cessé.
Il est plus difficile de détecter une GEU lorsque la femme ne sait pas encore qu’elle est enceinte. Le dosage de béta HCG associé à l’échographie permettra un diagnostic précis.
Quels sont les facteurs de risques de la grossesse extra utérine ?
Toutes les causes ne sont pas identifiées, mais les risques de grossesse extra utérine sont augmentés par :
- Une anomalie des trompes (congénitale ou séquelle d’une maladie).
- Des antécédents de maladies sexuellement transmissibles.
- Un tabagisme important.
- Une exposition au distilbène de la mère de la femme.
- Le port d’un stérilet.
- Des interruptions volontaires de grossesses à répétition.
Quels sont les risques d’une GEU ?
Le risque principal, est que l’évolution de l’œuf entraîne l’éclatement de la trompe et une hémorragie gravissime (« cataclysmique » selon les termes médicaux). L’hémorragie massive peut engager le pronostic vital de la femme Sachez que des douleurs violentes n’accompagnent pas toujours cette hémorragie. Il peut s’agir de douleurs sourdes, accompagnées d’une hémorragie « lente ».
C’est pourquoi, en cas de retard de règles et de douleurs dans le bas du ventre accompagnées de saignements, il faut penser à la grossesse extra-utérine et consulter immédiatement.
Comment traiter la grossesse extra utérine ?
La grossesse extra-utérine est un cas d’urgence. Une intervention doit être pratiquée très rapidement. Deux traitements principaux existent :
Traitement chirurgical
Dans la majorité des cas, pour traiter la GEU, le chirurgien va agir sous cœlioscopie. Il introduit ses instruments et une caméra, fait une incision dans la trompe et aspire l’œuf et le sang.
Tout sera fait pour sauver la trompe concernée mais parfois, si elle est trop abimée, il faudra se résoudre à l’enlever partiellement ou totalement (c’est une salpingectomie). Avant de faire ce geste définitif, le chirurgien va étudier l’état de l’autre trompe.
Traitement médicamenteux
Le second moyen de traitement de la GEU est l’administration intramusculaire ou par radioguidage directement dans l’œuf de méthotrexate. Le méthotrexate aura pour action de nécroser l’œuf.
En plus de ce traitement, sera effectué une surveillance échographique dans les jours qui suivants pour surveiller que l’œuf a bien disparu et que tout rentre dans l’ordre.
Dans de rares de grossesse extra utérine, une rémission spontanée apparaît.
Et après une GEU ?
Il n’existe pas de précautions particulières à prendre pour éviter une grossesse extra-utérine. Il s’agit d’un accident imprévisible. Néanmoins, en cas de précèdent, la grossesse suivante sera très surveillée.
Il est vrai que Le risque de refaire une GEU existe mais rassurez-vous, avoir vécu une grossesse extra-utérine n’est pas une condamnation à la stérilité. Le risque principal, dans ce cas, est une autre grossesse extra-utérine si la trompe est mal cicatrisée.
Attendez quelques mois et demandez l’avis du chirurgien qui vous a opéré.
Que vous ayez été traité chirurgicalement ou par méthotrexate, même si une trompe a du vous être retirée, vous pourrez sans aucun doute retomber enceinte et mener une grossesse à terme. Dans la plupart des cas (60% selon le Collège National des Gynécologues-Obstétriciens), les femmes ayant souffert d’une grossesse extra-utérine sont enceintes de nouveau dans les deux années suivantes. Bien entendu, ces futures mamans « à risque » sont particulièrement surveillées, en particulier dans les premiers temps de la grossesse.
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Par Sophie Fleury