Dakarmidi – Parce que depuis plusieurs années on nous répète que le sucre n’est ni bon pour la santé, la ligne et la beauté de la peau, on essaie de limiter sa conso.
Le no sugar ? Obligatoire ? Oui… si l’on en croit les alertes répétées des experts auprès de l’opinion publique sur les dangers de la surconsommation de sucre, en particulier du sucre raffiné. Certains nutritionnistes prônent même le régime « no sugar ». Mais se pose-t-on vraiment les bonnes questions ? Alors, avant de passer à l’action, faites une petite mise au point sur le sujet.
1/ Parce qu’on en mange résolument trop
En Europe, un adulte consomme 12,5% de ses calories quotidiennes sous forme de sucres ajoutés. Soit près de 15 cuillères à café de sucre en poudre par jour. On en avale sans s’en rendre compte dans les desserts lactés (même les 0%), le thé ou le café qu’on a tendance à (trop) sucrer, les sodas (1 canette = 7 morceaux de sucre), les sauces (une cuillère à soupe de ketchup en contient 4g), les potages industriels (20 g pour un bol), la charcuterie, l’alcool, les surimis… Il s’ajoute à celui contenu dans les fruits, les gâteaux, les pâtes… Du coup, sans avoir l’impression de faire des excès, on dépasse vite la ration journalière qui, selon l’OMS, doit se situer entre 25 et 50g (soit 6 à 12 cuillères à café par jour). Or, la consommation moyenne des Français tourne plutôt autour de 100g.
2/ Parce que ça on devient vite accro
« Le sucre, au même titre que la cocaïne (!), peut induire un comportement addictif » explique Serge Ahmed, Directeur de Recherche au CNRS (Université de Bordeaux). Lorsqu’il fond sur la langue, le produit sucré (même s’il est à base d’édulcorant), via les récepteurs du goût, monte au cerveau en une fraction de seconde, activant la dopamine (l’hormone du plaisir) et le « circuit de récompense ». Du coup, on a envie de renouveler très vite ce petit « shoot » de plaisir. A noter également qu’un niveau élevé d’insuline perturbe le fonctionnement de la leptine (hormone qui régule l’appétit) et donne envie de manger davantage.
3/ Parce que ce n’est pas top pour la peau
Comme toutes les cellules du corps, celles de l’épiderme ont besoin de glucose, qui les alimente en énergie. Toutefois, trop de sucre accélère le vieillissement cutané. Un fort apport en glucose finit par rigidifier les fibres de collagène et d’élastine. Comme « cartonnées », celles-ci n’assurent plus leur fonction. C’est ce qu’on appelle la « glycation ». Oxydée, la peau devient terne, s’épaissit et manque de souplesse. De plus, l’excès de sucre favorise l’accumulation des graisses, entraînant un alourdissement du visage.
4/ Parce qu’on n’a pas besoin non plus de tout arrêter
Si l’on compense l’apport en sucre par des aliments antioxydants et une activité physique régulière, on peut ainsi trouver le bon équilibre. Si on en consomme vraiment trop, on passe au « slow sugar » plutôt qu’au « no sugar ». Exit les sucres rapides et les plats préparés, on mange des produits frais plutôt que transformés, on troque les féculents raffinés contre des formules complètes, les jus de fruits contre des eaux agrémentées de feuille de menthe, le carré de chocolat de 17h contre une poignée de noix ou d’amandes. Dans tous les cas, on se lance progressivement, sans jouer les jusqueboutistes. On pense aussi à se faire – un peu ! – plaisir.
5/ Parce qu’on n’a pas encore lu ces super bouquins
Les parutions sur le sujet se multiplient. Alors, on n’hésite pas à dévorer tous les livres (témoignages, recettes, etc.) qui traitent de la question. Dans Comment J’ai décroché du sucre, Charlotte Debeugny, nutrionniste anglaise (Ed. Marabout), dévoile ses conseils et astuces, tandis que dans C’est décidé, j’arrête le sucre, la journaliste australienne Sarah Wilson (Ed. Larousse) donne ses trucs pour vaincre cette addiction. Quant au livre de Valérie Espinasse, docteur en pharmacie et micronutritionniste, J’arrête le sucre (Ed. First), il tend plutôt vers une réhab’ alimentaire globale avec infos et menus sur-mesure. Enfin, Danièle Gerkens, journaliste au Magazine Elle, raconte son année sans sucre dans Zéro Sucre (Ed. Les Arènes).
Texte Sonia Peyrieux