Dakarmidi – En grande difficulté il y a quelques semaines, le chef du gouvernement Youssef Chahed a renversé la situation en sa faveur en lançant une vaste opération mains propres. Et gagné ses galons d’homme d’État.
Menée tambour battant depuis le 23 mai, date de l’arrestation spectaculaire de Chafik Jarraya, homme d’affaires sulfureux menotté par les forces spéciales à sa sortie d’un café du quartier des Berges du Lac, à Tunis, la guerre contre la corruption ne connaît aucun répit et s’étend à tous les secteurs. Elle a éclipsé une autre guerre, celle contre le terrorisme.
Après les barons de la contrebande et du commerce informel, après les cadres des douanes (21 officiers suspendus de leurs fonctions et 35 autres traduits en conseil de discipline à l’issue d’une visite inopinée du chef du gouvernement tunisien au port de Radès), c’est maintenant au tour de vedettes de la télévision de se retrouver dans le collimateur de la justice : l’animateur vedette de la chaîne El Hiwar Ettounsi, Samir el-Wafi, a ainsi été placé sous mandat de dépôt le 21 juin.
Le grand coup de balai n’est pas près de s’arrêter, et les investigations pourraient maintenant s’étendre aux milieux politiques, jusqu’ici épargnés. L’ancien ministre des Domaines de l’État du gouvernement de la troïka, Selim Ben Hamidane (CPR), dont le nom était déjà apparu dans une affaire de chantage et d’extorsion de fonds qui avait valu à Wafi de séjourner quatre mois en prison, en 2016, pourrait être bientôt convoqué.
Et le député Sofiène Toubel, président du bloc parlementaire de Nidaa Tounes, sera entendu le 29 juin par les magistrats du tribunal militaire, dans le cadre de l’affaire Jarraya (rien ne permet cependant, à ce stade, de conclure qu’il sera arrêté ou inculpé).
La rédaction