Dakarmidi – L’Imam Aliou Badara Ndao n’a pas nié qu’il milite pour l’application de la charia au Sénégal. Mais l’accusé qui comparait pour au moins 7 chefs d’inculpation, n’entend pas le faire avec les armes. Pour le religieux, si la charia devait être appliquée au Sénégal, c’est parce que les Sénégalais l’auront bien voulu. Il cite pour étayer sa thèse un verset du Coran qui interdit la contrainte en matière de croyance religieuse. Sa perception du jihad n’outrepasse pas « la connaissance et l’application de cette science sur soi-même ».
Dans le même sillage, l’Imam Ndao soutient avoir dissuadé un de ces co-accusés de se rendre en Afghanistan. « J’ai fait savoir à Saliou Ndiaye qui voulait se rendre en Afghanistan que son Afghanistan, c’est le Sénégal et sa famille », fait observer l’accusé.
Pourtant, au même moment, il avait des vidéos sur des atrocités commises par l’État islamique dans son ordinateur. Un intérêt pour le jihadisme qui n’a pas manqué d’intriguer le tribunal. Pour lever toute confusion, l’Imam Ndao précise qu’il emmagasinait ces fichiers vidéos pour sa propre information.
« Je me dois d’être informé sur tout ce qui se passe dans le monde. Et permettez-moi de préciser que de la même manière que je détiens des vidéos de l’État islamique, j’ai avec moi aussi des vidéos de l’autre camp », s’explique l’accusé. Pour les vidéos de l’État islamique, Imam Ndao révèle avoir cet intérêt pour la production audiovisuelle des groupes jihadistes pour tenir un discours de vérité aux jeunes.
Avec Dakaractu