Comme un hommage aux années 90, quand les Gascoigne, Fowler, Palermo, Canizares et autres Mantilla prônaient la décoloration ou qu’une équipe entière (les footballeurs roumains en 1998 ou les handballeurs français en 1992) se laissait tenter le temps d’une compétition.
«Ca reste plutôt un truc d’été»
«Selon moi, cette mode n’a jamais vraiment disparu, observe Valentin, coloriste dans un salon parisien de l’enseigne Tony and Guy. Ce qui a évolué surtout, c’est que depuis des années, les hommes, même les hétéros, demandent de plus en plus de coloration, de décoloration, de «tie and dye». Mais ça reste plutôt un truc d’été. Les gens se font un délire pendant les vacances et reviennent à la normale quand ils doivent retourner au bureau.» Les footballeurs n’ayant pas de bureau…
Pour Neymar, un pari joyeux suite au sacre aux Jeux Olympiques
Chacune des stars précédemment citées a des raisons différentes d’avoir voulu changer de tête : Messi, déjà lancé dans un processus de «maradonisation» (notamment par les tatouages), voulait oublier une nouvelle Copa America perdue et, globalement, une carrière internationale qui le déprime. Pour Neymar, c’est au contraire un pari joyeux, en cas de victoire aux Jeux Olympiques, qui l’a conduit chez le coiffeur.
«En ce moment, la mode, c’est le blond. Mais le blond presque blanc, voire gris. On a énormément de demandes, explique Marie, coiffeuse dans la même enseigne. Même chez les hommes, c’est très recherché.» Si James Rodriguez a visé juste, Marouane Fellaini, avec son jaune orangé sur sourcils bruns, est donc complètement à côté de la plaque.
Pour Messi, «un look plus viril, moins poupon»
Mais ce n’est pas vraiment à cette tendance que Lionel Messi voulait coller, comme l’a expliqué l’auteur de sa coupe, son coiffeur argentin installé à Barcelone, Ariel Bermudez : «Pendant la saison estivale, en Europe, les couleurs grises et cendrées sont très populaires. Mais nous ne recherchions pas ça, nous avons trouvé autre chose, qui lui donne un look plus viril, moins poupon.»
Si les footballeurs se plient globalement aux tendances, c’est en général parce que d’autres célébrités le font avant eux. «En matière capillaire, les couleurs à la mode viennent souvent du monde de la décoration, de la Fashion Week… Mais surtout des stars, juge Valentin. Ces derniers temps, des clients sont venus me voir avec des photos de Justin Bieber, Frank Ocean,… J’ai eu Djibril Cissé aussi. En fait, ce sont les vedettes qui fixent les tendances.»
Justin Bieber, justement, a été l’un des premiers à presser le retour des cheveux péroxydés, une coupe qu’il a régulièrement arborée ces dernières années. Très probable qu’il ait donné envie à son ami Neymar. De même qu’en France, le chanteur Jul, grand défenseur du jaune poussin -«C’est l’été, j’sors le gamos et je m’envoie une mèche blonde platine» («En Y»)- a sans doute inspiré Romain Alessandrini par exemple.
En début d’année, Justin Bieber avait surpris (et choqué) en optant pour des dreadlocks. Une mode que les stars du foot n’ont pas encore importée. Le pire est-il à venir ?
Lequipe.fr