Depuis la sortie de l’Imam SALL, le Sénégal se caractérise par un certain nombre de bouleversements qui tendent à saper la paix sociale. Les pratiques cultuelles ont toujours fait le charme et la spécificité Sénégalaise.
La société Sénégalaise est issue de couches de la Religion Traditionnelle Africaine et d’animistes qui au fur des temps se sont converties en Musulmans ou Chrétiens cependant appartenant à la même famille et ayant les mêmes valeurs culturelles, morales et traditionnelles.
Une caractéristique du dialogue inter religieux est de chercher à dépasser les antagonismes et les conflits. Apprendre à connaître l’autre dans sa différence, c’est faire tomber peu à peu clichés et stéréotypes.
Ainsi, pour les musulmans et chrétiens intéressés à la rencontre, une expression consacrée a été « passer du mépris à l’estime ». Connaître l’autre, avoir des amis appartenant à l’islam, au christianisme ou au judaïsme, c’est sortir de la peur, quelque peu fantasmé, que peuvent susciter certaines règles religieuses. Peut venir alors l’étape de la reconnaissance, celle de la sincérité de l’engagement religieux de l’autre, celle de la dimension éthique de cet engagement (la convivialité, la solidarité, la paix, le soucis de l’autre…).
Ces valeurs n’existent pas «en soi», mais toujours reliées à une tradition interprétative. Pourtant, dans une dynamique de rencontres, les religions sont souvent vues comme des «réservoirs» d’éthique, qui portent une responsabilité dans la société pour vivre ensemble.
Le dialogue inter religieux s’impose dans la société où nous vivons qui rappelle t’on le Président poète Léopold Sédar Senghor disait « qu’il fallait être profondément ancré dans sa foi et respecter l’autre dans sa différence », on peut rencontrer dans ce dialogue des violences, pas physiques, plus subtiles, mais parfois non moins insupportables.
Violence, par exemple, quand mon interlocuteur veut m’expliquer ma propre religion, prétend la connaître mieux que moi-même.
Les trois religions monothéistes connaissent ce risque dans leurs relations mutuelles. Il peut arriver que mon interlocuteur interprète sa religions en faisant allusion à la mienne ce qui entraine des frustrations.
Les musulmans disent aux uns et aux autres que l’islam est le véritable monothéisme, celui du retour à l’origine. Il y a violence quand les participants ne commencent pas par « balayer devant leur porte », et sont seulement soucieux de faire l’apologie de leur religion.
Violence encore des mauvaises comparaisons, qui mettent en contraste les meilleurs aspects d’une religion avec les pires aspects d’une autre.
Lorsque les rencontres mettent en présence des personnes qui n’ont pas la même manière de se rapporter à la religion, elles suscitent beaucoup d’incompréhensions.
Les chrétiens peuvent aider les musulmans à une réinterprétation critique et créatrice de leurs sources.
Mais attention au paternalisme. Toute vérité n’est pas bonne à dire et faudrait-il que ce soit une vérité car une interprétation peut faire l’objet de frustrations d’où le début des violences.
Cette situation nous pousse à nous demander le devenir de la société Sénégalaise par rapport aux différentes formes de violences verbales et physiques, la régulation de notre espace audiovisuelle et la pauvreté de nos programmes ainsi que la faiblesse des différentes interventions.
L’Association Sénégalaise de Coopération Décentralisée ( ASECOD ) qui participe à travers un comité scientifique et en tant que partenaire à l’organisation d’un colloque annuel de la Fondation Konrad Adenauer, un plaidoyer pour le Dialogue Interreligieux avec l’Ambassade d’Israel, l’Université Cheikh Anta DIOP, de Dakar, Timbuktu Institute depuis plus d’une décennies aux côtés d’experts religieux, de chercheurs, d’universitaires et de guides religieux, est alertée.
Nous travaillons ensemble sur des questions aussi sensibles pour la cohésion sociales et la bonne cohabitation dans un Sénégal laïque raison pour laquelle nous sommes alertés parce qu’aucun citoyen n’a le droit de gâcher cette cohésion sociale solidement bâtie par nos régulateurs sociaux et condamnons les propos de Imam SALL qui sont irresponsables, individualistes, égoïstes et non basés sur la science.
Nous vivons dans un pays laïc avec plusieurs communautés religieuses, chaque citoyen doit avoir ses limites.
Je rappelle ici que le comité scientifique de la Fondation Konrad Adenauer pour le Dialogue
interreligieux est composé d’universitaires, de chercheurs, de scientifiques et de membres de la société civile.Ce comité été reçu il y’a deux (02) ans par le Khalife Général des mourides Serigne Moutakha MBACKÉ en présence de son fils Serigne Souhaibou MBACKÉ qui a formulé prières et bénédictions à notre encontre avant de nous rassurer par ces propos « à partir de ce moment toute démarche de ce comité pour le dialogue interreligieux est la mienne, vous l’avez fait pour moi », s’exclama-t-il.
Voilà un bel exemple et une volonté de vouloir garantir la paix et la cohésion sociale.
L’Association Sénégalaise de Coopération Décentralisée (ASECOD) souhaite un Saint temps de Carême aux chrétiens du monde entier et du Sénégal en particulier.
Le Président
Monsieur Mamadou DIENG