Dakarmidi – Le nouveau député de la coalition » Ndawi Askan Wi « , Ousmane Sonko, a été l’un des parlementaires les plus attendus de la treizième législature. Le président du Pastef a aujourd’hui préféré prendre son mur Facebook comme parloir pour fustiger le démarrage du « show » habituel comme à la douzième législature.
Je me suis rendu ce matin à l’Assemblée Nationale, ce, sans avoir reçu d’autre convocation que les informations données par la presse sur la date et l’heure de cette première séance extraordinaire de la 13é législature.
Constats:
– dès l’arrivée au rond point de l’Assemblée, on est frappé par la masse des militants venus en t-shirt accompagner et acclamer leur « leader », et le battement soutenu des tam tam digne d’un tanebér;
– pour une séance convoquée pour 9h30, les travaux n’ont pu démarrer qu’à 12h passée. Motif: les députés de la majorité étaient en conclave pour s’entendre sur la répartition du gâteau (bureau) parlementaire;
– la séance démarra enfin, après que les députés de l’opposition, las d’attendre dans l’hémicycle, aient décidé de quitter la salle et de boycotter;
– les « maîtres » de l’Assemblée se sont organisés au préalable pour que la tribune des invités soit occupée exclusivement par leurs militants alimentaires, invités à la carte;
– Malgré le rappel d’une disposition du règlement par le président de séance, le coloré Ablaye Makhtar Diop, portant sur l’interdiction faite au public de manifester bruyamment son approbation ou sa désapprobation du déroulement de la séance, la règle était simple: applaudir systématiquement toute intervention ou même geste des députés de la majorité, huer copieusement l’opposition.
Suffisant pour me faire une religion et prendre congé à 13h15 sur les opinions ci après:
1- il n’y a absolument rien à attendre de cette législature qui sera pire que la précédente;
2- les sénégalais vont grassement rémunérer, véhiculer et doter en carburant et autres avantages des députés dont l’écrasante majorité ne sait même pas pourquoi elle est là bas;
3- le système politique sénégalais est pourri jusqu’à la moelle, et le peuple continue à opter pour un traitement superficiel.
Les députés doivent se rappeler de deux événements qui coïncident avec ce jour: les sages paroles du cheikh Abdoul Aziz Sy Dabakh sur la responsabilité de l’élu, et la disparition, ce jour, de Djibo Ka, ex parlementaire.
Quant à nous, nous rassurons que le goulot que constitue la majorité mécanique et soumise ne nous empêchera pas de faire de la députation agressive; plus hors que dans l’hémicycle. Et les jours à avenir édifieront les sénégalais.