Dakarmidi – Très en forme, le Président Abdoulaye Wade est arrivé à l’amphithéâtre Emile Boutmy, en compagnie de son épouse Viviane, de sa fille Sindiely et de quelques membres de son cabinet. Il a été accueilli avec tous les honneurs par l’éminent Directeur de Sciences Po M. Fréderique MION, et par le brillant professeur M. Jean Yves GONTIIER, ainsi que par les membres du bureau de l’association SCIENCES PO pour l’Afrique á Paris.
À l’entame de son propos, Me Wade a tenu à rappeler à l’assistance qu’il n’était pas venu pour donner un cours académique, que cela revenait à ces éminents professeurs qui se trouvaient dans la salle, et qu’il était simplement revenu dans ce prestigieux institut en souvenance de son parcours universitaire, de la thèse qu’il avait traitée aux portes du doctorat qui portait sur l’économie de la zone ‘’franc’’ en Afrique de l’Ouest, en 1959, à la veille de nos indépendances et de son expérience d’ancien chef d’Etat.
La conférence a débuté par une série de questions-réponses entre Wade et un journaliste. Puis au tour du Pape du Sopi, éminent homme de lettres et brillant économiste de prendre à sa charge, le thème du jour, libellé comme suit: « les grands défis économiques de l’Afrique ». Dans une salle archi comble, le président Abdoulaye Wade dans son éloquence légendaire et sa parfaite maitrise de la langue de Molière, a tenu en haleine l’auditoire revisitant au détails prés, ce qui doit constituer le fondement de l’économie Africaine dans le futur.
C’est en ce sens qu’il a évoqué le rôle primordial que doit y jouer l’unité à travers les États-Unis d’Afrique tout comme la monnaie unique, seuls gages du développement tant souhaité par les africains contemporains. Face aux nombreux enjeux liés au dernier facteur, Me Wade de rebondir en estimant que pour des questions d’intérêts, les pays riches n’accepteront jamais d’aider les pays pauvres, et le projet de monnaie unique ne restera qu’une simple utopie. Abordant la colonisation et le tord que cela a causé à nos économies, l’ancien Chef de l’Etat d’en déduire que « rien ne peut justifier la colonisation, ni la domination d’un peuple par un autre ».
Témoin oculaire de l’histoire de l’Afrique en particulier, fin observateur, grand visionnaire à qui, revient le mérite de relancer l’économie sénégalaise et d’éteindre de nombreuses crises dans le continent, tout en prônant l’ouverture des marchés, allant jusqu’à casser cette relation d’échanges commerciales que la France voulait exclusive avec ses anciennes colonies, Wade a fait un survol des goulots d’étranglement qui bloquent le continent non sans proposer des solutions structurantes et durables.
« La force de l’Afrique réside dans son unité et dans sa stabilité politique et sociale », dira Me Wade, qui n’a nullement perdu ses talents de grand orateur et de fin connaisseur du continent et de sa philosophie. Il a saisi l’occasion de cette conférence pour déclarer que le Sénégal est le seul pays à avoir présenté un cahier de doléances en 1789. Sautant sur la question d’un étudiant qui voulait avoir sa position sur le PSE (plan Sénégal émergent), il répondra que le PSE n’est pas un plan, car selon lui, son successeur énonce des objectifs sans se donner les moyens de les atteindre, ce qui pour lui, asphyxie de manière directe l’économie nationale.
Wade aura donc quelques heures durant, emballé toute une assistance acquise à sa cause. Sa science demeure au top tout comme son amour pour le panafricanisme et l’épanouissement des africains. En quittant la salle, un jeune étudiant sénégalais lui murmura à l’oreille : « à quand votre retour au Sénégal? » Sa réponse fut : un petit sourire taquin ….. Sacré Gorgui! Mo beuri dolé!
La Rédaction