Dakarmidi – Le 25 juillet 2013, Cheikh Ahmed Tidiane Ndiaye, alors principal témoin à charge dans le procès de Karim Wade déclarait à la CREI : « En mon sens, Eli Manel Diop-aujourd’hui directeur financier du King Fahd palace- (…) a été licencié d’une façon qui ne dit pas son nom et avant son départ, il a tenu à me mettre en garde contre des «voyous» avec qui je travaille en prédisant que nous risquions d’être les prochains sur la liste des licenciés et ce parce que nous étions professionnellement très proches de lui », avant d’ajouter péremptoirement et perfidement qu’« il est de notoriété publique, aussi bien à AHS, qu’au niveau de l’aéroport de Dakar, qu’AHS appartient à Karim Wade, même si je n’ai pas vu de documents qui en attestent » !
Voilà le principal témoin à charge missionné pour enfoncer Karim Wade en action : « un menteur commence par faire que le mensonge paraisse une vérité, et il finit par faire que la vérité semble un mensonge », à fort à propos dit un éminent penseur !
C’est de ce même monsieur que l’un des accusés Pierre Agboba dira ceci : « Il m’a informé de mon arrestation avant le déclenchement de la procédure. Il m’a dit que je serai arrêté et que AHS sera mise sous administration provisoire. Je ne dis pas que c’est un prédicateur mais, les faits sont là. Non seulement je suis arrêté mais également, AHS est sous administration provisoire. Je ne fais aucune interprétation et je laisse les populations apprécier ».
« les journaux renferment d’excellentes vérités au milieu des plus grossiers mensonges, ce sont quelques pièces d’or enveloppées de papier-monnaie » ; il s’agit d’avoir la perspicacité d’un bon investigateur pour les débusquer, et les révéler au grand jour, afin que la Justice soit réhabilitée, et que les principes sacro saints de la République et les règles de bonne gouvernance prévalent sur les ambitions personnelles bâties sur l’imposture et le larbinisme, car ces flagorneurs doivent être débusqués vilipendés et châtiés avec toute la rigueur qui s’impose, d’autant plus qu’ils n’auront accédé aux places qu’ils ont usurpées que par le mensonge éhonté, et la manipulation.
Et c’est parce que nous avons espoir en cela que nous souhaitons que la vérité soit rétablie, et que l’on sache une bonne fois pour toutes qui est Cheikh Ahmed Tidiane Ndiaye, un monsieur qui est loin d’être, à la tête d’AHS, l’homme qu’il faut à la place qu’il faut.
La Gazette du 09 aout 2015 citant le journal L’As qui reprend un mémorandum signé par les travailleurs d’AHS informe que « M. Sylla a délégué la gestion de cette structure à son bras droit Cheikh Ahmed Tidiane Ndiaye que les travailleurs dépeignent comme son homme lige et son complice dans la gestion nébuleuse qu’ils ont érigée en règle d’or», et Dakaractu du 30 juin 2016 révèle quant à lui que « Cheikh Ahmed Tidiane Ndiaye s’était rapproché d’Abdoulaye Sylla au point de devenir son bras droit » !
Il n’est pas besoin de démontrer l’évidence ; effectivement Messieurs Ndiaye et Sylla formaient un tandem à AHS : la preuve, M. Ndiaye était son adjoint. Une juste récompense consacrée par sa nomination au poste de Directeur général après le départ d’Abdoulaye Sylla, si l’on connait la genèse de leurs relations et le rôle crucial qu’il aura accepté de jouer dans le procès de la CREI, en sa qualité de principal témoin à charge pour légitimer la thèse de l’appartenance d’AHS au patrimoine de Karim Wade et sa complicité avec Bibo Bourgi, dont il attestera sans hésiter en affirmant sans état d’âme donc, pour rappel, qu’ « il est de notoriété publique, aussi bien à AHS, qu’au niveau de l’aéroport de Dakar, qu’AHS appartient à Karim Wade, même si je n’ai pas vu de documents qui en attestent » !
Je rappelle rapidement dans ce qui suit, la genèse des relations entre les deux hommes, afin qu’aucun sénégalais n’ignore rien de celui qui est depuis cette date impliquée dans l’une des plus grandes forfaitures historiques de notre pays, et dont on n’a pas encore fini de parler. Car cette histoire de la CREI avec ces entreprises récupérées par force par le régime de Macky Sall, et qui auraient déjà été, ou en attente de l’être, vendues à ses proches me rappelle ce qui s’était passé en France, avec le régime de Vichy : l’Etat français pétainisé par le régime nazi avait saisi et nationalisé les biens des déportés juifs français, vendus par la suite à leurs compatriotes qui avaient la ferme conviction qu’ils ne reviendraient pas des camps de concentration où les attendait une mort certaine.
Hé bien, certains sont bien rentrés, et il a fallu leur rendre justice, et leur rendre leurs biens : qui sa maison, qui son café, qui son entreprise, qui sa fortune…l’Histoire a un de ses tours dans son sac qui font que « le vrai peut, quelquefois, n’être pas invraisemblable » !
En date du 25 juin 2013, Me Guedel Ndiaye, ci-devant conseil de AHS, envoie aux membres de la même CREI devant laquelle témoignera Cheikh Ahmed Tidiane Ndiaye une lettre où on peut lire les lignes suivantes : «J’ai décidé de me déporter dans tous les dossiers AHS gérés par mon cabinet, car je me refuse à être le bras armé de la mort annoncée d’une société dont j’ai assuré la défense des intérêts pendant une dizaine d’années. Vous m’avez demandé de bien vouloir apporter toute ma collaboration à l’administration provisoire, dans le but précisément de sauvegarder les intérêts de AHS. Je l’aurais fait volontiers si l’administrateur provisoire que vous avez désigné s’était comporté en administrateur provisoire et seulement en administrateur provisoire !»
Pourquoi un avocat aussi bien payé décide t’il en toute honnêteté et par éthique professionnelle de refuser de fermer les yeux sur le butinage de la ruche AHS ? Parce que, comme nous le rapporte Xalima en date du 12 aout 2013, « mécontent de son licenciement, M. Ndiaye a porté plainte contre son ancien employeur.
Alors que le dossier est encore pendant devant la justice, Abdoulaye Sylla a décidé d’autorité, d’agir contre les intérêts de la société qu’il administre, et de dédommager l’employé licencié en lui versant plus de 20 millions de francs Cfa à titre de rappel de salaire, tout en le réintégrant, avec un traitement supérieur à celui qu’il percevait avant son licenciement et cela avec tellement d’empressement que tous les observateurs en ont été étonnés », en « notant la diligence dont M. Abdoulaye Sylla a fait montre quand il s’est agi de trouver un avocat pour avaliser l’accord qu’il venait de passer avec Cheikh Ahmed Tidiane Ndiaye » !
Pourquoi tant d’empressement ? Parce qu’il devait témoigner un mois plus tard au procès de Karim Wade à la CREI, c’est-à-dire comme noté plus haut, le 25 juillet 2013 ! Et le deal était, en échange de son témoignage à charge, de le réhabiliter en le faisant revenir par la grande porte à AHS, le couteau entre les dents, pour s’offrir toutes les têtes à l’origine de son renvoi sans honneur !
Cheikh Ahmed Tidiane Ndiaye avait effectivement été licencié par la société pour faute lourde, tel que nous le rapporte le site précité, Xalima : « M. Cheikh Ahmed Tidiane Ndiaye a été licencié pour faute lourde. Ce dernier était employé en qualité d’instructeur en sûreté et sécurité. Il a, en 2009, décidé de passer un contrat de prestation de services à la société Sen Sicass, pour la formation des agents de cette dernière, en sûreté et sécurité.
Interpellé par son employeur, M. Ndiaye aurait déclaré que les prestations qu’il a dispensées au personnel de Sen Sicass n’ont pas été faites sous le couvert d’AHS. Ce qui ne l’a pas empêché de délivrer des certificats signés AHS. » Comment avait-il pu effectuer ce travail au noir ? « Ce contrat a été passé à l’insu de son employeur, et surtout, a été facilité par le fait que l’épouse de Cheikh Ahmed Tidiane Ndiaye était la plus proche collaboratrice du patron de la société Sen Sicass »!
« Et pourtant, fait inexplicable, en plus d’avoir été réintégré alors que son dossier était pendant devant la justice, il a déposé une plainte qui débouchera sur l’inculpation du directeur général de SEN SICASS, d’un collaborateur d’AHS et sur un mandat d’arrêt contre M.Riffi, ancien représentant de Menzies Aviation et qui avait assuré pendant quelques mois l’intérim de la direction générale d’AHS. C’est lui qui a été signataire de la lettre de licenciement.
Détail troublant, l’unique témoin à charge présenté par Cheikh Ahmed Tidiane Ndiaye s’est rétracté au cours de l’enquête préliminaire, avant même que le procureur de la République et le doyen des juges ne soient saisis » ! En plus de réintégrer illégalement un employé malhonnête, on lui offre donc comme annoncé plus haut sur un plateau d’argent une vengeance bien froide, en complicité avec une certaine justice qui lui devait bien cette fleur, vu qu’il leur avait « offert » sur un plateau d’or les têtes de Karim Wade et compagnie ! Il est malheureusement bien vrai que si « la Loi est censée être le bras séculier de la justice, elle n’est souvent que la prothèse du pouvoir ».
Toujours à la CREI il dira qu’ « AHS ne devait normalement pas disposer d’agrément pour exercer à l’aéroport ». A l’en croire, « pour ce type de prestations dans un aéroport, les propriétaires de la société demandant d’agrément doivent forcément être des experts en aéronautique. Ce qui n’était pas le cas, selon lui, pour AHS, dont les propriétaires, en l’occurrence Hq1 et Hq2, n’étaient pas du milieu. » !
Je me demande alors qu’est ce qu’il devait en être d’Abdoulaye Sylla ! Lisons ce qui suit pour nous faire une claire opinion du personnage.
« La société qui a été désignée par la CREI pour administrer provisoirement la société Aviation handling service n’a pas d’expérience en matière d’aéronautique. (…) Plus inquiétant, ADD-VALUE FINANCE sert de société-écran à une autre basée….. Aux Iles vierges britanniques (BVI).
La gestion de l’entreprise Aviation Handling Services (AHS montre un niveau de prédation important (…) qui en menace l’existence [par] une opération de pillage et d’accaparement, éhonté, horrible et sans scrupule. (…) En matière d’administration provisoire des biens présumés appartenant à Karim Wade et à ses prête-noms, le pillage de DP World par Papa Alboury Ndao n’est en rien comparable à ce qui se passe à la société Aviation handling service (AHS). Ici, on semble avoir atteint un niveau supérieur en matière de prédation.
C’est en date du 03 juin 2013 que la Cour de Répression de l’Enrichissement Illicite (CREI) a désigné par ordonnance, la société ADD VALUE FINANCE, pour administrer provisoirement la société Aviation Handling Service (AHS). Au vu de l’importance de la tâche qui leur a était confiée, on aurait pu s’attendre à ce que les ordres nationaux d’experts comptables et d’évaluateurs agrées soient consultés ou bien leur opinion consultée. Or, il n’en a rien été.
ADD VALUE FINANCE (…) est inconnue sur la place publique. Voici en effet une société créée le 19 novembre 2012 à Dakar, devant notaire, comme société anonyme unipersonnelle, administrée par Mme Fatoumata Zohra DEME, et qui se retrouve, en un peu plus de 6 mois, à gérer une entreprise ayant plus de dix ans d’existence, et employant plus de 600 personnes sur la plateforme aéroportuaire de Dakar.
Mais mieux encore, la société ADD VALUE FINANCE n’est même pas une société sénégalaise dans les faits. En effet, selon ses statuts, déposés le 9 novembre 2012 devant le notaire Me Patricia Lake DIOP, la société ADD VALUE FINANCE, administrée par Mme Fatomnata Zohra DEME, n’est que la filiale de la société IVERIA INVESTEMENTS HOLDINGS Ltd., dont le siège se trouve sur l’ile de Tortola, aux Iles Vierges Britanniques. Cette dernière a pour administrateur un certain Stephane Postifferi, dont le cabinet est sur le Blvd. Princesse Charlotte à Monaco. C’est ce M. Postifferi qui a donné mandat à Fatoumata Zobra Deme de créer ADD VALUE FINANCE Sa à Dakar.
La CREI a mis AHS sous administration provisoire parce qu’elle la soupçonne d’être la couverture d’une autre société établie aux Iles Vierges Britanniques, et par laquelle Karim Wade, Bibo Bourgi et leurs présumes complices pomperaient les ressources publiques. Et que font les magistrats de la CREI? Ils confient l’administration provisoire de l’entreprise à une société créée de toutes pièces, dans les mêmes conditions que celles qu’ils reprochent à la société qu’ils veulent contrôler !
Pour l’administration provisoire de la société AHS donc, sur le papier, cette mission a été confiée par la Commission d’instruction de la CREI à ADD VALUE FINANCE, dont Mme Fatoumata Zohra Dème est l’administrateur unique. Mais, en dehors de la première lettre de notification présentée par Mme Dème lors de sa prise de fonction en tant qu’administrateur provisoire d’AHS, l’administrateur général d’ADD VALUE FINANCE Sa n’a plus jamais posé d’acte de gestion, laissant tout entre les mains de son époux Abdoulaye Sylla.
L’administrateur général d’ADD VALUE FINANCE Sa [s’est] donc déchargé de ses fonctions au profit de son époux, qui n’a aucune qualité pour diriger une entreprise au nom d’une autre dont il n’est même pas salarié. Derrière Add-Value en effet, Abdoulaye décide.
Abdoulaye Sylla du fait de son mariage, peut ainsi gérer une entreprise vitale pour l’économie du pays, sans en référer ni aux actionnaires qui y ont mis leurs capitaux et leur matière grise ni à ses mandants, les magistrats de la commission d’instruction de la CREI, à qui il doit théoriquement rendre compte. Mais ces magistrats ne voient et n’entendent que ce qu’ils veulent. Et tant pis pour les entreprises qu’ils décident de mettre sous tutelle.
Celui qui s’est adjugé aujourd’hui le titre d’administrateur provisoire d’AHS est bien connu dans le temple de Thémis, où il se rend pour régler les différents contentieux qui l’opposent à différents partenaires en sa qualité d’administrateur de sociétés », parmi lesquelles ECOTRA.