Dakarmidi – Abdoudourahmane Sarr, vous reconnaissez que ce sont nos réserves placées dans un Compte d’opération du Trésor Français en vertu des accords monétaires entre la France et nos pays qui ont institué le CFA, et non le gouvernement Français. D’ailleurs vous reconnaissez que c’est par des ajustements budgétaires, puis monétaires de nos Economies, que nous sommes parvenus à assumer cette garantie et non par un financement de la France à partir de ses propres ressources.. Vous reconnaissez aussi que la place qu’occupe la France dans la définition de nos politiques monétaires ne découle pas de la garantie qu »elle aurait assurée au CFA, mais bien, grâce aux accords monétaires qui nous lient à elle. Devant une telle situation, je ne comprends pas pourquoi vous ne reconnaissez pas que ces accords n’ont plus aucune raison d’être et qu’il faille y mettre fin, non pas en ordre dispersé, pays par pays, qui équivaudrait à prêter le flanc à la déstabilisation de nos monnaies par une spéculation hostile, mais ensemble, pour ce qui est de l’UEMOA, dans une perspective qui renforce le processus d’intégration sous- régionale dans le cadre de la CEDEAO, dont le projet de monnaie commune est largement avancé avec la création d’ un Institut monétaire, mais qui est juste retardée par une conjoncture économique difficile au Nigéria, au Ghana, et en Côte d’Ivoire, et par la déstabilisation par le terrorisme islamique du Mali, du Burkina, du Niger, et du Nigéria. Pourquoi occulter l’effet fortement négatif de cette conjoncture, à la réalisation de la monnaie commune CEDEAO en 2020 comme prévu? Ce serait le meilleur moyen de mettre fin aux théories absurdes de l’absence d’une convergence macro économique qui expliquerait le report de cette échéance. Ces théoriciens semblent oublier que le Franc CFA n’a pas attendu la convergence macro économique de nos Economies qui n’est intervenue comme objectif que dans la foulée de la Dévaluation de 1994 et de la création de l’UEMOA,, alors qu’il est mis en place depuis 1945! Il est temps de mettre fin à ces diversions, pour se mobiliser pour créer les conditions de l’avènement de la monnaie commune CEDEAO qui passe par une mobilisation sous régionale contre le terrorisme islamiste, et une pression sur nos Chefs d’Etat pour surmonter la conjoncture économique difficile. Dans une telle situation, disperser les forces vives de nos Nations dans des agitations groupusculaires pour exiger le retrait de nos pays du CFA, sans créer les conditions d’une alternative sous-régionale, c’est faire le jeu de la France qui table sur la peur de l’aventurisme pour continuer à conserver ces accords monétaires qui continuent de perpétuer la servitude de nos peuples.
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