Dakarmidi – L’attente est déjà très longue pour nombre de membres du gouvernement qui ne savent pas à quelle sauce ils vont être bouffés. Depuis la fin des législatives, tout le monde, dans les sphères informées, sait que le président Macky Sall va secouer son « cocotier ». Que ce chamboulement aura lieu en septembre. Mais le mystère reste entier sur son amplitude et sur les profils concernés. « Personne ne sait », se plaisent à répéter, à souhait, ses proches, qui rient sous cape, en voyant ce qui s’écrit et se dit çà et là. C’est connu, le Sénégal est le pays de toutes les rumeurs.
Un mystère qui a été d’autant plus épaissi par le dernier voyage du président en Arabie saoudite puis au Maroc. S’agit-il d’un repli pour réfléchir profondément sur les schémas à mettre en œuvre avant la prochaine présidentielle, étant entendu que les enjeux sont politiquement très importants, à moins de 20 mois de la prochaine présidentielle ? Cherche-t-il à éprouver son entourage ? Lorgne-t-il les signes du ciel ? Peut-être tout cela à la fois.
Il est, en tout cas, rentré à Dakar depuis ce week-end, sans avoir rencontré personne dans le cercle restreint de ses proches – du moins pas à notre connaissance. Il n’a pas non plus été loquace. Nos interlocuteurs veulent cependant bien rappeler qu’il ne s’agit pas là de nouveauté et que cela traduit le style de l’homme marqué par le » culte du secret « . C’est d’ailleurs » un trait de personnalité qui le rapproche beaucoup d’un certain Ousmane Tanor Dieng « , renseigne-t-on.
Ce qui reste constant, c’est qu’il n’y en a pas un qui ait la certitude qu’il va conserver son poste. D’autres questions connexes sont posées. Le président prendra-t-il le risque de mettre en selle des hommes ou femmes qui n’ont pas une certaine densité politique, vu la proximité de la prochaine présidentielle ? Va-t-il s’ouvrir à d’autres forces politiques, vu qu’il a noué beaucoup d’alliances secrètes ou visibles ? Comment va-t-il gérer, dans le prochain gouvernement, ces alliances-là ?
Si personne ne sait ce qui se fera, l’on s’entend bien sur le fait que l’usage veut que le nouveau gouvernement soit connu avant l’installation de l’Assemblée nationale. Ce qui permet d’organiser les questions liées à la suppléance et autres. Il faut, en effet, que les ministres nommés et qui sont en même temps députés puissent démissionner pour permettre aux suivants d’occuper la place. Ce qui ne manquera pas d’arriver, même si les cartes restent entre les mains du seul président Sall.
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