Le dialogue politique souhaité par le chef de l’Etat, Macky Sall semble être parti pour être rangé au calendre grec. Face au refus et/ou aux préalables posés par les deux plus grandes coalitions de l’opposition, notamment la Coalition gagnante Wattu Sénégal, à sa tête le Secrétaire général national du Parti démocratique sénégalais (Pds), Me Abdoulaye Wade, et Mankoo Taxawu Senegaal (Mts) coordonné par le patron du Grand parti (Gp), Malick Gackou, l’on s’achemine vers un report de ladite rencontre prévue pour ce 21 novembre, selon le ministre de l’intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, en charge de la concrétisation de la volonté du président de la République. A moins que, comme ce fut le cas pour la modification de l’article L78 du Code électoral, le pouvoir compose avec l’opposition «la moins radicale».
Avec qui dialoguera le régime du Président Macky Sall, en prélude de la présidentielle de 2019 ? Cette question taraude les esprits au vu des positions exprimées par certaines coalitions de l’opposition, contre ces retrouvailles politiques, qui auraient pour but de mieux préparer les échéances futures, selon les tenants du pouvoir.
En effet, les deux plus grandes coalitions de l’opposition, au sortir des élections législatives dernières, à savoir la Coalition gagnante Wattu Sénégal, dirigée par le Secrétaire général national du Parti démocratique sénégalais (Pds), non moins ancien Président du Sénégal, Me Abdoulaye Wade, et Mankoo Taxawu Senegaal (Mts) coordonné par le patron du Grand parti (Gp), El Hadj Malick Gackou, semblent être catégoriques sur leur rejet dudit dialogue. Si ce n’est simplement un manque de volonté qui est décelé dans cette main tendue du chef de l’Etat, comme l’estime l’ancien chef d’Etat, Me Abdoulaye Wade, c’est en outre des préalables qui sont posés par le patron du parti Rewmi, Idrissa Seck et compagnie du Mts. En réalité, le Mts réitère sa position de ne pas participer à la rencontre initiée par le Ministre de l’Intérieur Aly Ngouille Ndiaye, ce mardi 21 Novembre 2017, sans la libération inconditionnelle du député-maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall. Le régime du Président Macky Sall ne doit pas non plus compter sur la participation du parti Pastef/Les Patriotes à ces échanges entre acteurs politiques, comme l’atteste son leader, Ousmane Sonko.
Il faut cependant noter que certains partis de l’opposition, à l’image du Parti de l’Unité et du Rassemblement (Pur), sorti 4ième lors de l’élection législative du 30 juillet dernier, ou encore le parti Les démocrates réformateurs Ldr/Yessal de Modou Diagne Fada, restent ouverts au dit dialogue politique. Toutefois, si rien n’est fait d’ici le 21 novembre, date prévue pour le démarrage du dialogue, pour faire changer de position les autres partis de l’opposition dite «radicale», l’on risque de se retrouver face à la même situation rencontrée lors de la modification de l’article L.78 du Code électoral.
L’on se rappelle que, sur invitation de la Commission électorale nationale autonome (Cena), les acteurs politiques étaient appelés à trouver un consensus pour permettre à l’électeur de choisir au moins 5 bulletins, face à la pléthore de listes, 47 au total. La commission dirigée par Doudou Ndir avait certes réussi à avoir une majorité de partis et mouvements politiques pour faire passer la modification, mais faudrait-il admettre qu’une bonne partie de l’opposition dite «significative» ou «radicale», avait rejeté ladite proposition. S’en est alors suivi le débat sur l’obtention ou non du «consensus» exigé par la Cedeao, à moins de 6 mois d’une élection. En tout état de cause, le dialogue politique tant souhaité par le Président Macky Sall semble prendre du plomb dans l’aile avant même son démarrage.
Jean Michel Diatta (Sud quotidien)