Vingt-cinq personnes, dont deux militaires, ont été tuées par deux groupes armés dans des attaques distinctes menées dans deux provinces troublées de l’est de la République démocratique du Congo.
Deux tueries perpétrées par des groupes armés ont fait 25 morts dans deux provinces troublées de l’est de la République démocratique du Congo, ont annoncé mercredi 15 avril, des sources administrative et militaire à l’Agence Française de Presse.
L’attaque s’est produite dans le village de Koli
Dans la nuit de samedi à dimanche, « des assaillants Codeco (un groupe armé très actif) ont surpris la population du village de Koli dans son sommeil, tuant 22 civils, tous de la communauté hema », a déclaré Adel Alingi, un administrateur dans la province de l’Ituri (nord-est).
« Jusque-là, nous ne connaissons pas les mobiles qui poussent ces miliciens à massacrer des civils. La population a quitté le village, fuyant la mort », a-t-il ajouté.
« Mardi, dans des accrochages avec des ADF (membres du groupe armé Forces démocratiques alliées), deux militaires ont été tués et un civil », a déclaré à l’AFP le lieutenant Anthony Mualushayi, porte-parole de l’armée dans la région de Beni dans le Nord-Kivu (est), ajoutant que l’armée avait « ramassé les cadavres de cinq ADF ».
Le groupe armé Codeco (Coopérative pour le développement du Congo), très actif depuis juin 2019 dans le territoire de Djugu est composé de membres de la communauté des Lendu, agriculteurs.
Cette région du nord de l’Ituri a renoué avec les violences depuis fin 2017
Plus de 700 civils y ont été tués dans un conflit digne d’un « crime contre l’humanité », selon les Nations unies. Dans cette région aurifère et pourvue de pétrole, un conflit inter-communautaire avait fait plusieurs dizaines de milliers de victimes entre 1999 et 2003, jusqu’à l’intervention d’une force européenne. Le conflit opposait deux communautés, les Lendu, majoritairement agriculteurs, et les Hema, éleveurs et commerçants.
Le groupe ADF, actif dans la région de Beni, était à l’origine constitué des rebelles ougandais musulmans présents dans cette partie de l’Est congolais depuis 1995. Depuis octobre 2014, les autorités et l’ONU les accusent d’être responsables des massacres de plusieurs centaines de civils.
Depuis le 30 octobre, l’armée a engagé des opérations contre leurs fiefs, affirmant avoir neutralisé cinq de leurs six leaders, sans mettre un terme aux massacres des civils.