Khalifa Ababacar Sall n’est plus maire de Dakar. Il a perdu son mandat de député ainsi que ses droits civiques. Il avait été accusé sur la base d’un rapport de l’IGE cependant, dans le contenu des derniers rapports remis au Chef de l’Etat ce lundi, son nom n’y figure nulle part. De quoi méditer sur un dossier qui semble conforter un complot politique ourdi contre un candidat de la dernière élection présidentielle.
La vérité finit toujours par triompher. Alors qu’il a été traîné en justice, condamné à 5 ans de prison, perdu ses mandats électifs et ses droits civiques, le nom de Khalifa Ababacar Sall n’est pas cependant mentionné dans les trois rapports de l’Inspection générale d’Etat.
Selon Libération dans sa livraison du jour, l’affaire de la caisse d’avance de la mairie de Dakar, pour laquelle Khalifa Sall a été inculpé pour détournement de 1,8 milliard de Fcfa, n’a pas été évoquée dans les rapports 2016, 2017 et 2018-2019 de l’Inspection générale d’État (IGE).
Et pourtant au début du feuilleton judiciaire qui a conduit l’ex-maire de Dakar en prison, on nous parlait d’un audit conduit en 2015 par l’Inspection générale d’État (IGE) qui a fouillé de fond en comble la municipalité de Dakar sans rien y déceler.
Selon ses détracteurs, il recevait chaque mois une somme de 30 millions de Fcfa issus de cette fameuse caisse d’avance. Une somme qui aurait servi pendant la période visée par l’audit (2011-2015) à l’achat de mil et de riz à un Groupement d’intérêt économique (GIE) dénommé Tabara, selon les factures fournies par Mbaye Touré, l’ex-Directeur administratif et financier de la mairie de Dakar et gestionnaire de la caisse d’avance.
A la suite d’un procès à la fois médiatico-judiciaire, Khalifa sera condamné à 5 ans de prison. Il perd son mandat de maire et de député à l’assemblée nationale et ne peut plus selon certains juristes être candidat à une élection au Sénégal.
En octobre 2019, il bénéficie d’une grâce présidentielle qu’il dit ne pas solliciter. On est Juillet 2020, et les rapports de l’IGE que ses accusateurs citaient sont sortis cependant son nom n’y figure nulle part.
Ceux qui criaient depuis le début de l’affaire de la caisse d’avance de la mairie de Dakar de cabale politique, n’ont-ils pas aujourd’hui raison ? Une question qui mérite d’être soulevée. Parce que du moment que les rapports de l’IGE ne sont pas à la base de l’accusation de l’ex-édile de la capitale, alors sur quoi s’étaient fondés ces détracteurs pour le mettre en prison?
Ou alors était-ce une opération qu’avait mise en place le régime de Macky Sall pour ne pas l’affronter en 2019 ? Surtout que beaucoup d’observateurs disaient que si Khalifa Sall en tant que cacique socialiste participait à cette élection, alors un deuxième tour serait inévitable. Dans tous les cas, qui veut noyer son chien l’accuse de rage mais il n’y aura point de traces de rage. Ce qui veut tout dire en l’espèce !
Mouhamadou Sissoko-Senegal7