Dakarmidi – Amnesty International ne compte pas rester inerte face aux violations des droits humains et crimes de guerre dans la lutte contre Boko Haram. En conférence de presse hier jeudi, le Directeur du programme Afrique de l’ouest et Afrique centrale à Amnesty International, Alioune Tine a fait état de 101 personnes détenues en secret, torturées et tuées par les forces de sécurité camerounaises dans les centres gérés par l’armée et les services de renseignements. Il révèle la présence régulière de personnels des armées américaines et françaises à Salak.
Face à la presse, Alioune Tine révèle qu’il y a 24 méthodes de tortures infligées par l’armée camerounaise. « Sur la base de dizaines de témoignages corroborés par des images satellitaires, des photos et des vidéos, le rapport intitulé Chambres de torture secrètes au Cameroun : violations des droits humains et crimes de guerre dans la lutte contre Boko Haram rassemble des informations sur 101 cas de détention au secret de torture qui auraient lieu entre 2013 et 2017 sur plus de 20 sites différents », informe-t-il.
Amnesty International a toujours condamné sans équivoque les atrocités et les crimes de guerre commis par Boko Haram au Cameroun. Néanmoins, rien ne saurait justifier, remarque-t-il, le recours impitoyable et généralisé à la torture par les forces de sécurité contre des camerounais ordinaires qui sont souvent arrêtés sans preuves et se voient infliger des souffrances inimaginables.
Alioune Tine informe qu’ils ont écrit aux autorités camerounaises afin de leur faire part du contenu du rapport mais ils n’ont pas obtenu gain de cause du fait que toutes les demandes d’entretien formulées, ont été rejetées. « Dans l’une des positions douloureuses les plus courantes, est surnommée la position de la chèvre et la balançoire », dit-il.
La rédaction