Dakarmidi – Le Qatar dispose de la 3e réserve de gaz au monde après la Russie et l’Iran. Sa production est estimée à 177 milliards de m3 en 2014 et à 129,87 milliards de m3 de LNG en 2015. Rappelons qu’entre 2011 et 2013, sa production a plus ou moins stagné du fait d’un moratoire sur les nouveaux projets du North Field, d’où provient l’essentiel de la production nationale. Le Qatar a aussi lancé sa production gazière de Barzan, dont le coût d’investissement est estimé à 10,4 milliards de dollars.
Il y a quelques jours, le patron de la compagnie publique Qatar Petroleum, Saad Sherida Al-Kaabi a annoncé que Qatargas et Rasgas, deux géants du gaz, allaient fusionner, dans le but de créer un grand bloc et d’en faire un opérateur d’énergie incontournable au monde. Aujourd’hui, le 1er rang de producteur et d’exportateur mondial de gaz naturel liquéfié (GNL) qu’occupe le Qatar, aiguise d’autre appétits pour ce petit pays immensément riche, et une ferme volonté de rester au sommet, en contrôlant les plus grands gisements de gaz découverts dans le monde. C’est une des raisons pour lesquelles, le Qatar est fortement intéressé par le gaz du Sénégal, qui, si une fois exploité, hisserait notre pays au 07eme rang de producteur mondial de gaz.
Et comme dans le second semestre de 2017, Qatargas et Rasgas deviendront une seule firme qui sera appelée Qatargas, une équipe de techniciens du gaz travaillent d’arrache-pied sur le dossier du Sénégal. L’exploitation d’un tel gisement nécessite selon des experts 10 milliards de dollars, un montant colossal que cette grande firme qatarie est en mesure de mettre sur la table, en plus de son expertise avérée, puisqu’en effet, le Qatar, à l’instar des pays comme l’Afrique du Sud et la Malaisie, dispose d’installations opérationnelles de « gas-to-liquids » (GTL) qui permettent de convertir du gaz naturel en hydrocarbures liquides, notamment en essence ou en gazole.
L’une des autres raisons qui poussent le Qatar à lorgner le gaz du Sénégal, c’est que sa consommation en gaz a triplé durant cette décennie, consommation destinée au secteur de l’électricité et du dessalement d’eau, il a aussi besoin de beaucoup d’énergie puisqu’en 2022, il organisera la coupe du monde de football sur ces terres. Ce n’est donc point un hasard que lors de la conférence d’annonce la fusion de ces deux géants, animée par Saad Sherida al-Kaabi, étaient présents dans la salle, les représentants de ExxonMobil, Total et Shell, qui tous, appuierons au moment venu, la candidature de Qatargas afin qu’elle soit introduite au Sénégal.
Le séjour du Président Macky Sall en France a été accès sur le pétrole et le TER, comme si le gaz découvert était déjà réservé « sous close » à l’émirat du Qatar, où séjourne actuellement Karim Wade. Ces découvertes exceptionnelles de gaz, l’urgence pour Macky d’inscrire l’article 25 dans la Constitution » le droit imprescriptible des populations sur les ressources naturelles a finalement pris tout son sens.
La Rédaction
Add A Comment