Dakarmidi – Assane Kamara est renvoyé devant les Chambres criminelles de Dakar, pour activités terroristes présumées, par le Doyen des juges. Quant à son présumé complice, Atoumane Sow, il bénéficie d’un non-lieu.
Interpellé par nos confrères de « Libération », hier, Me Ousmane Sèye confirme le renvoi de son client devant les Chambres criminelles mais minimise : « nous respectons la décision du juge, mais Assane Kamara n’est pas et ne saurait être un terroriste. Nous allons le démontrer facilement devant les Chambres criminelles ».
Dénonçant le manque d’élément sur le dossier l’avocat s’interroge : « comment peut-on écarter le délit d’apologie au terrorisme et le poursuivre pour terrorisme alors que les deux vont de pair ? ». Selon l’avocat il devrait y avoir un non-lieu.
Les faits remontent en 2016, Assane Kamara domicilié à sacrée cœur et Atoumane Sow logé à Grand Yoff avaient été appréhendés pour association de malfaiteurs en liaison avec une entreprise terroriste, apologie du terrorisme et complicité de financement du terrorisme.
C’est la mère de Assane Kamara, très désemparée qui a alerté les enquêteurs de la police judiciaire. Elle révélait que son fils, qui était étudiant en économie à l’université de Sherbrooke (Québec, Canada) a rejoint la Tunisie pour faire le djihad. Elle a signalé aux enquêteurs sa « métamorphose » depuis son mystérieux séjour en Tunisie. Elle n’a pas manqué de dire aux limiers que son fils fréquentait des Afghans, et des Pakistanais dans une mosquée baptisée « Sahaba », où son garçon, devenu Imam, prêchait le jihad, pour ne pas dire la lutte armée contre les « mécréants ».
La maman a fourni un élément de taille aux enquêteurs.
En effet, elle a avoué que son fils aurait été recruté par le nommé Atoumane Sow, pour le compte d’un certain Shamin Abdoul, qui aurait même financé le voyage de son fils. Grâce à cette déposition, la DIC signale aussitôt Assane Kamara aux policiers de l’aéroport qui le mettent sur la liste de surveillance du système Sécuriport. Une démarche fructueuse, car dès son retour à Dakar, le jeune étudiant est interpellé dans la nuit du 21 au 22 janvier 2016, à sacrée cœur II.
Assane Kamara est davantage mouillé.
Lors de la perquisition de sa chambre, les enquêteurs ont découvert : un exemplaire du Coran, un billet d’avion Dakar-Tunis au nom du mis en cause présumé, un numéro de compte en banque islamique et un transfert d’argent par virement, effectué par Harris Katich. Le plus grave, les enquêteurs ont trouvé une série de pamphlets contre les confréries religieuses.
Niant toujours les faits qui lui sont reprochés, Assane Kamara risque une lourde sentence. Car, avec les nouvelles modifications apportées sur le code pénal et sur le code de procédure pénale, le jeune étudiant peut encourir la perpétuité, si jamais sa culpabilité est établie par les Chambres criminelles désormais compétentes en la matière.
La Rédaction