Dakarmidi – Sur l’avenue Kwame Nkrumah, une voiture de l’armée et une voiture de police circulent lentement. A l’arrière des pick-up, une cagoule couvrant leur visage et un AK47 entre les mains, soldats et policiers – d’habitude simplement armés de pistolets – scrutent les alentours avec une attention redoublée.
À quelques centaines de mètres de là, devant le commissariat de police situé au cœur du quartier des affaires Hamdallaye ACI 2000, des soldats remplissent des sacs de sable qu’ils entassent pour protéger le bâtiment. À l’intérieur, dans le centre de vidéosurveillance et de commandement, une dizaine de policiers ont les yeux rivés sur de grands écrans de contrôle qui retransmettent en direct les images des principales artères de la ville.
Craintes et tensions
Mardi 14 août, le dispositif sécuritaire a pris une ampleur impressionnante, à quelques jours – voire quelques heures – de la proclamation des résultats du second tour qui a opposé le président sortant, Ibrahim Boubacar Keïta, à Soumaila Cissé.
Le dispositif déployé pour sécuriser l’élection présidentielle a pris une ampleur inédite. La tension est d’autant plus grande que de part et d’autre, les déclarations accentuent la crainte de voir le pays basculer dans une crise post-électorale.
Le chef de file de l’opposition a d’ores et déjà annoncé qu’il ne reconnaîtrai pas les résultats que doit annoncer le ministère de l’Administration territoriale. Du côté du président sortant, Boukary Treta, directeur de campagne de la coalition Ensemble pour le Mali, a affirmé mardi 14 août dans la soirée : « Les résultats issus du système de centralisation de notre QG de campagne indiquent que le candidat Ibrahim Boubacar Keïta serait réélu de manière large et confortable. »
Lieux stratégiques
La sécurité a été renforcée au niveau des lieux stratégiques de la capitale. Les rues qui mènent au ministère de l’Administration territoriale et à la Cour constitutionnelle, qui doit valider les résultats, sont fermées à la circulation.