Dakarmidi – Comme lors du débat précédent, le 9 octobre, les candidats ont donné le ton en refusant de se serrer la main avant de s’installer à leurs pupitres, une rupture historique de protocole dans ces rendez-vous traditionnels de la course à la Maison Blanche.
Egale à elle même, méthodique et contrôlée, Hillary Clinton a affronté un Donald Trump qui n’a pas semblé capable de maîtriser son attitude plus d’une trentaine de minutes avant de passer aux attaques ad hominem et d’enchaîner les approximations.
Mur, armes, avortement
Les sujets de fond – droit à l’avortement, port d’armes – ont été discutés dès les premières minutes du débat. Hillary Clinton a d’emblée affirmé qu’elle nommerait des juges à la Cour suprême qui maintiendraient notamment le droit à l’avortement, tandis que le républicain a affirmé qu’il nommerait des juges qui s’y opposeraient. L’occasion d’une première outrance rhétorique :
« Si vous suivez ce que dit Hillary, vous pouvez prendre le bébé au neuvième mois, l’arracher au ventre de sa mère… Cela ne me convient pas. »
Donald Trump s’est aussi concentré sur le fameux Second amendement de la constitution américaine qui donne le droit de porter des armes, accusant Hillary Clinton de vouloir le réduire « à la portion congrue ». Interrogé sur l’immigration, le républicain a martelé :
« Je veux construire le mur [entre les Etats-Unis et le Mexique], nous avons besoin du mur. »
Trump ne reconnaît pas le résultat de l’élection
Le candidat républicain a peu à peu perdu son calme au fil du débat, lançant des « faux, faux » durant qu’Hillary Clinton parlait, la traitant de « mauvaise femme »,
Comme lors des précédents débats, Donald Trump a remis sur la table l’affaire des e-mails privés d’Hillary Clinton du temps où elle était secrétaire d’Etat. La démocrate, elle, a souhaité emmener le républicain sur le sujet glissant de son rapport aux femmes. Pour lui, les femmes qui l’accusent d’agressions recherchent « la gloire », il ne s’est « jamais excusé auprès de sa femme » (elle a pourtant affirmé l’inverse) parce qu’il n’a « rien fait ». Et d’affirmer, déclenchant des rires dans le public : « Personne n’a plus de respect pour les femmes que moi ».
Interrogé sur ses accusations d’élection « truquée », Donald Trump a aussi refusé de s’engager à accepter les résultats de l’élection. « Je vous dirai à ce moment-là, je vous laisse dans le suspense », a-t-il déclaré, ajoutant qu’Hillary Clinton n’aurait « pas dû être autorisée à concourir ».
« C’est terrifiant », a répliqué la candidate démocrate :
« Il dénigre et rabaisse notre démocratie. Je suis atterrée que le candidat de l’un de nos deux grands partis adopte ce genre de position. »
Avec NouvelObs