Si le président américain opte parfois pour un ton apaisant, s’élevant alors au niveau de sa fonction, il préfère le plus souvent souffler sur les braises de la discorde.
Une foule en colère est agglutinée devant les portes de la demeure du gouverneur de l’Ohio Mike DeWine, à Colombus. Des visages vociférants se pressent contre les vitres des portes d’entrée. On distingue un drapeau américain, deux casquettes frappées du nom de Donald Trump, un mégaphone, et un masque de Guy Fawkes, figure historique antisystème adoptée par le mouvement Anonymous.
La photo a été prise le 13 avril à l’intérieur du bâtiment par Joshua Bickel, du Columbus Dispatch. Elle résume la fièvre qui saisit une partie des Etats américains où une minorité rangée à la droite de la droite exige, au nom de sa conception de la liberté, la réouverture séance tenante d’un pays mis à l’arrêt par le coronavirus. Quoi qu’il en coûte.
Cette fièvre-là est également contagieuse. Vendredi matin, la Maison Blanche a été assiégée de l’intérieur par un Donald Trump brandissant une fourche virtuelle sur son compte Twitter. Il s’en est pris au président incompétent qui, la veille, avait dévoilé un plan prudent et graduel de redémarrage des Etats-Unis. « Libérez le Minnesota ! » « Libérez le Michigan ! » « Libérez la Virginie, et sauvez votre deuxième amendement qui est assiégé ! »