Dakarmidi – A 93 ans, Robert Mugabe s’accroche toujours au pouvoir. Apres plus de trente-sept-ans de pouvoir sans partage, aujourd’hui il est poussé à la sortie par son pays.
Meme si le président nonagénaire a été déjà investi par son parti pour briguer un nouveau mandant a la prochaine élection présidentielle, il n’en est pas moins que sa longue présence au pouvoir a lassé la population zimbabwéenne.
Pour le plus vieux chef d’Etat de la planète, la chute est presque proche. Les démonstrations de force survenues récemment au Zimbabwe inquiète même les habitants.
Les images de ses siestes en pleines réunions internationales ont fait le tour du monde. Il était devenu une sorte de caricature du vieux dirigeant africain qui s’accroche au pouvoir. Robert Mugabe conserve pourtant une certaine aura en Afrique.
En 1980, quand il fut nommé premier ministre, il resta sept ans avant de devenir chef d’Etat. A cet époque, il faisait figure de héros auprès de nombreux africains. Apres 10 années passées en prison, il réussit quand même à renverser le régime rhodésien raciste par la voie de la négociation. Il joue la carte de la transparence, au nom de l’unité du pays. Et se pose en porte drapeau d’une Afrique indépendant.
De la manière la plus forte, il réussit à écarter son allié Joshua Nkomo. Des dizaines de milliers de Ndébélé dans le fief de son frère ennemi furent massacrés. Cette guerre de camps ne se terminera qu’en 1987, lorsque Joshua Nkomo , avec son parti la Zapu, rejoint le parti Mugabe qui deviendra la Zanu-PF.
Avec une main de fer, il réussit à diriger le pays. L’ancien dirigeant de la rébellion zimbabwéenne espère transformer sa formation d’obédience marxiste en parti unique. Mais après la chute du mur de Berlin, il n’en sera plus question. Cela n’empêchera pas Robert Mugabe de diriger avec totalitarisme le Zimbabwe . Dans les années 1990, il sera réélu presque sans opposition. Menacée, intimidée, celle-ci ne fait plus le poids.
Il changea de cap dans les années 2000 en procédant à une redistribution des terres. Des reformes menées dans la violence avaient contraints beaucoup de fermiers blancs à fuir le pays. C’est le temps des diatribes anti-impérialistes, des simulacres d’ élections , de la ruine financière et des pénuries alimentaires. Mais Robert Mugabe reste sourd et insensible aux critiques.
Mugabé avait acquis la conviction que Seul Dieu pouvait, le faire quitter le pouvoir. Aussi a t-il été surpris en 2008, quand l’opposition portée par la population, le contraint après l’élection présidentielle à partager le pouvoir avec Morgan Tsvangirai. Mais pour Mugabe, ce gouvernement d’union nationale est une humiliation, et il reprendra vite la main. L’ancien révolutionnaire déclarait, en 2008, que seul Dieu pouvait lui retirer le pouvoir. C’était faire peu de cas des hommes qui lui avaient permis d’y arriver, ses anciens frères d’armes.
Avec Rfi
La rédaction