Dakarmidi – Contrairement à certaines représentations diplomatiques au Sénégal, qui ne semblent pas prendre très au sérieux l’alerte à la bombe communiquée par l’ambassade des Etats-Unis d’Amérique à ses ressortissants à Dakar, le professeur de Langue française à Colombia University aux Etats-Unis, Souleymane Bachir Diagne pense qu’il y a de quoi s’inquiéter. Invité à l’émission politique Objection de la radio privée Sud Fm hier, dimanche 22 octobre, le professeur pense que l’alerte «est visiblement crédible, si l’ambassade des Etats-Unis a jugé bon de la lancer».
Estimant, en fait, qu’au regard de tout ce qui se passe dans la sous-région, «le Sénégal n’est pas à l’abri de la violence terroriste», il croit résolument que «selon toute probabilité, c’est une information tout à fait crédible et des renseignements tout à fait crédibles qui ont conduit à cette alerte».Qui plus est, à son avis, il y a «une sorte d’obsession sécuritaire qui est réelle et qui est probablement justifiée par les temps qui courent et qui fait que cette réaction de l’ambassade américaine est tout à fait normale».
Le spécialiste de l’histoire des sciences et de la philosophie islamique, auteur de plusieurs articles et publications est aussi revenu sur les raisons de la menace terroriste au Sénégal. Tout d’abord, il trouve que «la logique géographique indique que nous ne pouvons pas ne pas être concernés par toute cette violence terroriste que l’on voit dans les pays qui nous entourent et dans notre région sahélienne». Il s’y ajoute, à son avis que «le Sénégal représente un certain nombre de valeurs démocratiques ,qui sont visées par cette violence terroriste». Enfin le Pr Diagne rappelle, que «nous sommes en quelque sorte le paradis du Soufisme» et que «c’est l’une des cibles sur le plan idéologique et intellectuelle de la violence terroriste». Donc, pour lui, il est certain que le Sénégal ne peut pas être ignoré par cette violence terroriste.
Toutefois, Souleymane Bachir Diagne pense qu’il est «dangereux et injuste» de stigmatiser une interprétation de l’Islam. Pour lui, «le salafisme en lui-même, comme tout autre lecture de l’islam, a tout à fait le droit d’exister. Il n’est pas responsable directement de la violence terroriste. En revanche c’est l’exclusion et l’exclusivisme qui ne sont pas bons».
La rédaction avec SudQuotidien