Ses 40 ans sonnaient l’alerte depuis le Périmètre sacré
En cohésion sacro-sainte avec son poinçon,
Témoin heureux de sa naissance
Sous les feux de Makkah, la païenne,
Il naquit humble, respectueux, tolérant,
Il grandit dans la sagesse, et vieillit aux soins
Du Dieu, installé à Kursiy, et partout ailleurs dans son universHirae Le sentait venir, et Lui avait étalé son tapis paré
Djibril (as) avait pris son envol sous le regard du lotus des confins
Tenant en ses ailes bénies, un trésor cacheté,
Verset sacré, puisé du plus noble livre de tous les temps,
« Lis » en était le mystère.Ses cheveux soyeux s’entremêlaient sous le fin soleil radieux
Ses yeux lumineux, rendaient tout Makkah agité et étonné
Il ne cessait de fixer du regard quand les chameaux passaient
Un des leurs le conduira plus tard vers Medine la bénie,
Vers sa Mosquée, l’émue ; vers son Mausolée, l’espoir de tout l’univers
Il avait le front lustré, les joues rosâtres, étalées sur un visage basané
Son œil communiait avec l’univers, et ce dernier lui était soumis,
Le cou plissé, comme si des parures fines de diamantS’y étaient superposées
Son corps sentait la présence de son aïeul, ami de l’Ineffable
Il fut un juge sans reproche,
Et sa douce vérité rendait les deux parties réconciliées
Son écoute rendait l’atmosphère détendue,
Sa prise de parole rendait les cœurs bons et tolérants
Son silence parlait à Dieu,
Son silence pénétrait le Périmètre sacré,
Où résonnait sa parole et sa main bénie
Telle une corbeille de fruits mûrs cueillis à Firdaws et déposés à Ma’wa
Son silence était sa nourriture,
Son ventre plat était le signe évident
Du robuste athlète qu’Il demeurait,
Son humilité fécondait dans le cœur de tout être,
Un respect de la nature, disciple loyal.Le jeûne fut sa vie pieuse, sevrée depuis son breuvage
Il eut pour ami, Dieu, Lui-même qui L’invita à visiter ses sublimes Palais
Sa force ne L’a jamais quitté quoi qu’Il devint sénescent
À 63 ans, il accueillit la fièvre, venue faire son acte d’allégeance
Il la reçut heureux et décida d’en faire son compagnon
Jusque vers sa demeure, la main de Dieu « parée »Le Coran résonnait dans ses artères,
Sa source fut témoin de sa naissance,
Installée en Lui, comme remède
Il jeta un regard à Fatima, vit Al-Hassan et Al-Hussein
Dans ses yeux rayonnants et complices
Il sourit de dents blanches et Fatima pleura d’un bonheur divin
Le temps pressait la nature, Dieu attendait l’arrivée de son ami
La Cha’ada était sous sa langue, comme un bonbon fondant
Sous les dents d’un enfant heureux.Il avait fini de fendre les idoles, levant son index droit
Pour proclamer la Lumière du Seigneur,
Il fut Maitre d’une prairie, père fondateur aux fins dons,
Il surgit dans sa mosquée, en compagnie de cette fièvre
Qui avait décidé d’être à ses côtés, satan flânait avec des élans ubuesques.
Sa main posée sur Aly (kw), le Eissa (as) des temps savants
Pour verser en lui, les secrets d’un univers radieux
Le drapeau de l’Islam flottait déjà à Makkah,
La Kaaba retournée au Seigneur, avait ravi la vedette aux idoles,
Évincés comme les cygnes perdus à KalahariIl parla à son peuple qui s’était massé, tristes
Devant Lui, sur le point de partir
Vers un voyage lointain mais précis
Son cœur battait au rythme de cette pérégrination
Les cieux étaient en alerte, ordonnés et prêts à l’accueillir
Son teint demeurait basané, son sourire fort,
« Brisait » sa veine sous son menton,
Aux cheveux touffus, brodés de fils blancs divins.Dieu fit de Lui, un illustre guide,
Qui sillonna les parcelles rebelles
Ils crûrent en Lui, ils vécurent pour Lui,
Sous la bannière du Seigneur, un et partoutIl fit montre de courage,
Débarrassant Makkah de ses ignominies.
Il glissa son oreille dans le Périmètre sacré,
Son regard affligea l’œil infâme et fourbe de satanIl fut juste, et avec justesse Il mena son combat,
Vers un Dieu attentif, qui lui établit ses règles,
Qu’Il respecta et exécuta avec vaillance et constance
Il fut le chef des croyants, à la parole limpide comme zam-zam
Douce comme le miel de sapin des Vosges ou celui de Yémen,
Il ne parla mal à personne, ni n’outragea ceux qui L’injuriaient
Le palais de Chosroês témoigna de la grandeur d’un Maître
Vivant d’acuité, béni des anges, engagés à ses côtésIl fut la parole du Seigneur,
Le divan des saints du levant
Einsa (as) fut la douceur,
De sa main levée, il conquit l’univers
Il annonça la venue du Paraclet, le bracelet aux « dents » lacées
Il fut la parole du Seigneur, au bonheur des rapprochés sereins
Il est la Sainte lumière à l’idiosyncrasie noble et affranchie.Marie devint mère, vierge dame couvée, douée, sainte souveraine
Marchant tête voilée, aux étoiles silencieuses, vivant la victoire
De son sublime Eissa (as), au canal sacré, vers Dieu il alla
Son Maître ouvrit l’espace céleste,
Sans Lui (saws), point il ne passa
La nuit échangea avec l’aube « vêtue »
Les couleurs du temps coulèrent, la transition se dessina,
Sous l’œil de l’ami du Seigneur, aïeul heureux !Le Prophète s’en est allé heureux vers son Dieu Ineffable
Sa chair a encaissé nos péchés dissouts dans sa miséricorde
Son corps reçut l’affliction et les avanies de l’ennemi enragé.
Il eut pour réponse grâce, silence et tolérance.Il n’eut point peur de la mort, de sa lumière elle fut créée,
Les vers sous terre exultèrent,
Le Seigneur radieux irait vers eux, chaleureux
Son suaire était conçu depuis là-haut
Par les mêmes mains, qui ont fait de Lui le meilleur des hommes.
Il est ce champ que ne cesse de labourer les saints
Imitant le grand Laboureur aux infinis dons.
Il demeure l’homme des deux mondes,
La terre permise, les cieux avec et sans
Leurs locataires exultent, Dieu l’infini est exalté.Tard dans la nuit des « dormeurs »,
Les pécheurs en action,
L’œil du Seigneur témoin sans sommeil
Il fut triste, demandant un pardon pour eux
Avant que l’aube ne les dévore.Le matin de « Billal » approcha,
Il les vit tous en rang, convocation divine exige !
Il les regarda de son œil miséricordieux, sans être courroucé.Il ne recula devant rien pour libérer la Kaaba
Son chemin fut balisé par son Seigneur-protecteur
Il remplit sa mission avec noblesse,
Les vannes des merveilles du Seigneur
Ouvertes en son honneur, son rang d’élevé fut manifeste23 ans de durs labeurs, Le voici devenu
Maitre du temps et de son histoire
Ses compagnons furent offensés,
Certes ils étaient engagés et constants
Dans les sentiers d’Allah,
La rétribution infinie du Seigneur arriva,
Sans bousculade, tout le monde fut servi.Le sentier n’était point orphelin,
L’ennemi, attiré par satan évincé, s’est tu à jamais.À Kalahari, son Nom résonne sous le sifflet du vent rebelle
Le sable se mut, les mains expertes de la chaleur se dénudèrent,
Terre aride, sans vie aucune, Kalahari le silence !Il insista sur l’importance de la prière
Convocation divine à nulle pareille
Le pardon, le credo et la mansuétude, l’acte permanent
Signal fort, dicté par un futur voyage vers l’Éternel.Ses nobles recommandations sont inscrites
Dans le cœur de tout croyant,
L’hospitalité, la sainteté, la justice entre autres,
Mènent aux jardins où coulent les ruisseaux
Et où se distribuent les meilleurs fruits,
Semés sur des terres-lumières, aux sèves exquises inégalées
Et où les femmes sans péché circulent, d’un nombre illimité
Sublimes, sereines et pérennes.Il demeure l’espoir par lequel se fondent nos douleurs
Il ne le refusa point au méchant, pourvu qu’il change d’attitude
Il fut près d’eux, partit loin d’eux, visitant son Seigneur
Pour enfin demeurer vivant à nos côtés.Le peuple témoin n’eut point de reproche à Lui faire
Triste fut-il, car sentant le cœur de l’univers voyager
Le silence régna, comme une assemblée de sourds-muets tristes.La colombe passa, saluant Ahmad (saws) sans relâche
D’un air emprunté à Djibril (as)
Sa mission était aperçue au bout de son tunnelLe moment fut lourd, l’heure avait sonné
Au rythme de Ahmad (saws), elle allait battre.
Il rentra dans cette pièce où la fièvre le prit
Aïcha (ra), silencieuse le déroba du regard,
Vit la dignité du Maître ravir le poids de sa souffrance.Cette dernière prière dirigée par Abubakrin (ra)
A mis le Prophète dans ses habits de voyageur,
À voix basse, Il continua la psalmodie de l’ami,
Beau-père, fidèle, que la Kaaba a béni,
Les larmes coulèrent, le silence rompu,
L’homme a marqué son temps, et a plié
Les autres temps en sa faveur, sous l’œil du Seigneur
Qui Le voulut à ses côtés,L’Ange de la mort décolla des cieux
En direction de son Maître averti,
Au visage qui rayonnait plus qu’en temps normal
Sa température augmenta, sans chaleur, il suait
Il attendit le signal du Maître
Qui connecta son Poinçon au Périmètre sacré
Le cortège vers Dieu fut royal, l’hôte de marque s’élança
Vers ses Palais, Il alla !Sa poitrine retentit, une fois, deux fois
Et Il partit souriant vers Dieu, Aïcha (ra) maussade et placide,
Une goutte de sa larme bénie, suinta
Sur le front de l’ultime Élu, Lui glissa à l’oreille,
Adieu Père fondateur, voix altruiste, Seigneur-lumière,
Libérateur de la Maison sacrée !
Adieu, Père des Croyants,
« Sallalahou Aleyhi wa Salam »
Sheikh Alassane Sene « Tarée Yallah »