Dans un livre trépidant, Philippe Bohn, l’ancien directeur Afrique du groupe EADS, raconte ses tribulations dans les antichambres du pouvoir. Comme le héros d’un « SAS », il a le goût des destinations insolites et des situations rocambolesques. Aventurier de l’industrie, Philippe Bohn a usé ses souliers Lobb et sa parka à poches aux quatre coins de l’Afrique.
De l’Angola, où il s’est lié d’amitié avec le chef rebelle Jonas Savimbi, aux faubourgs de Mogadiscio, en passant par le QG des opposants tutsis dans la brousse, où l’accueille Paul Kagame. Dans un style incisif et percutant, l’ancien directeur Afrique du groupe EADS, aujourd’hui directeur général d’Air Sénégal, raconte trente ans de tribulations dans les antichambres du pouvoir.
Dans cette zone grise où se négocient gros contrats et basses manœuvres, les serviteurs de l’Etat côtoient les bandits de grand chemin. On y apprend comment Alexandre Djouhri tente de s’incruster par la force dans un gros « deal ». Et que Kadhafi s’est fait soigner à Sainte-Anne pour schizophrénie… Peu regardant sur les honneurs et les diplômes, l’auteur se fie à son flair : seuls les rapports humains, qui, comme les bons vins, se bonifient avec le temps, permettent de constituer un véritable réseau. Celui qui distingue les hommes d’influence.
François de Labarre