Pour ceux qui en doutaient encore, c’est désormais chose faite,
Ousmane Sonko, président du PASTEF et membre à part entière de
l’inter-coalition Yewwi Askan Wi – Wallu Sénégal, qui vient d’obtenir 80
sièges à l’Assemblée nationale, talonnant de très près la coalition
présidentielle Benno Bokk Yaakar (82 députés) vient de se déclarer
candidat à la prochaine élection présidentielle de 2024.
Cette annonce signe la fin d’un suspens qui n’en n’était pas un, car
c’était un secret de polichinelle qu’il se présenterait. Seuls les naïfs en
doutaient encore. Reste à savoir si la plainte déposée contre lui pour
agression sexuelle et violences, n’anéantira pas ses espoirs de briguer à
la magistrature suprême. Pour l’heure il est présumé innocent, et je n’en
dirai pas plus sur ce point, laissons faire la justice dont c’est le rôle de
dire la vérité à un moment où la vie sénégalaise a le plus grand besoin
de redorer son éthique politique et sa confiance dans des hommes
publiques intègres, au-dessus de tout soupçon.
Ce qui est le plus inquiétant c’est que dans son discours le panafricain
Ousmane Sonko s’est cru obliger de féliciter le colonel Assimi Goïta,
chef de la junte militaire malienne, parvenu au pouvoir, faut-il le rappeler
à la suite de deux putschs militaires. Si ce n’est pas un encouragement
aux coups d’Etat, de quoi s’agit-il ?
Plus grave encore Ousmane Sonko a indiqué que s’il était élu en 2024
« il dépêcherait des troupes au Mali pour l’aider à se défaire de cette
bérézina militaire ». Assimi Goïta appréciera ce jugement qui constate
l’échec de sa politique en matière de lutte contre le terrorisme qu’il
conduit depuis plus de deux ans. Mais surtout pour la première fois de
son histoire, depuis son accession à l’indépendance voici plus de
soixante ans, un responsable politique sénégalais de premier plan,
fusse-t-il dans l’opposition, se propose pour l’envoi d’un corps
expéditionnaire sénégalais dans un pays étranger. Nos compatriotes
apprécieront un tel geste annonciateur de bien d’autres tout aussi
inquiétants pour le pays.
Je dénonce depuis un bon moment déjà l’aventurisme et l’aspect radical,
clivant d’Ousmane Sonko, aujourd’hui preuve est faite que cet homme,
s’il parvenait au pouvoir dans deux ans, constituerait un réel danger pour
le Sénégal en même temps qu’il entacherait l’image du pays au niveau
international.
Plus que jamais les hommes de ce pays, épris de liberté et nourris de
valeurs républicaines doivent s’unir pour lui faire barrage. Il en va de la
paix, de la sécurité et de l’avenir du Sénégal.
Ibrahima Thiam, Président du mouvement « Un Autre Avenir »