Dakarmidi- J’ai regardé avec attention des vidéos dans lesquelles Cheikh Béthio Thioune rayonnant, dansait, souriait, exaltait Dieu, dans sa prépotence, rendant grâce à son maître Serigne Saliou Mbacké Cheikhoul Khadim, le plein exercice de la soumission exemplaire à Dieu.
En scrutant ses pas de danse mystique communément appelés « Doukeut », j’ai senti fortement la présence de Dieu, au cloisonnement des frontières mystiques. Difficile pour un non initié de comprendre le sentiment qu’éprouve un homme amoureux de son maître, du maître de son maître et de son noble Créateur.
J’ai aussi regardé la danse issue du « Samā », cette autre forme d’audition spirituelle, telle que pratiquée par les disciples de Rûmi, née des années 1200. J’ai appris que Rûmi même pouvait danser, tourner pendant plus 12 heures d’affilée et quand il tombait, il commençait à écrire des textes à haute portée mystique dédiés à Dieu, au Prophète et à son maître Chams, dans un élan de divine essence.
Cheikh Béthio connectant sa conscience à celle de la lune avait tout planifié pour éviter de son vivant que tous comprennent le grade qui sommeillait en lui, ou encore sa haute capacité à communiquer avec Dieu via son maître Serigne Saliou Mbacké. Qu’il prenait pour Dieu, la plus haute exaltation qui écarte les paradoxes et toute autre forme de censure de l’homme en pérégrination dans les stations intermédiaires.
Ceux qui ne comprennent rien des mystères de Dieu, diront simplement quel blasphème! Hors ils auront commis un péché. S’éteindre en Dieu c’est détenir le secret qui parfume l’âme, c’est aussi pouvoir décrypter le silence sans abîmer sa face.
Rûmi ne voyait ni Dieu, ni le Prophète, il avait une cécité en tout, et une vue parfaite en son maître Chams. Tout s’arrêtait à ce dernier. Mais en même temps et intensément tout tournait autour de son maître, en Dieu il le scrutait. La mort de Rûmi l’a rendu immortel, et depuis, le Samā s’est universalisé, les plus grands soufis intellectuels des temps modernes portent leurs recherches, leurs thèses et leurs communications sur lui, sur ses œuvres colossales, sur sa vie et sur ses mystères.
La mort de Cheikh Béthio, quant à elle a déclenché sa démultiplication mystique, une supervision sous terre de la distribution de sa profusion. Son nom est éternellement rattaché au Magal, car Serigne Saliou avait décidé que son Magal devienne le sien.
Au Sénégal on ne peut parler de bœufs sans penser au guide des « Thiantacones ». Même les bœufs dans leur assemblée secrète partagent une affinité si profonde avec le Cheikh éclairé.
Cheikh Béthio a servi l’universel, avec sa facilité à comprendre le fonctionnement de la mystique entre exotérisme et ésotérisme, et dans un calcul plus mathématique, d’ordre temporel, 2000 bœufs à raison d’un minimum de 300.000f l’unité font six cent millions de francs Cfa, prix d’une villa dans un quartier huppé de Dakar, d’un appartement grand standing à Paris, à New York, à Dubaï, ou sur la Côte d’Azur, etc. Et calculez sur une décennie avec les cérémonies intermédiaires, facilement on atteint les 30 millions de dollars, prix d’un hôtel particulier à l’avenue Foch à Paris, ou à Kensington à Londres ou encore à Manhattan à New York. Quel homme s’affranchirait de tels luxes, pour s’abandonner dans le « Berndé » commerçant ainsi directement avec Dieu via ses créatures et sa haute architecture par le canal de Cheikhoul Khadim? Il faut être seulement Cheikh Béthio pour accéder à ce mystère d’une station insondable.
D’ailleurs, en partant il nous a soumis à la lecture du précieux livre de son passage sur terre, une œuvre d’une haute facture, un homme éteint en son maître, qui s’est départi, en s’exécutant, des impressions que son corps pouvait ressentir, une haute qualité de Cheikh Ibra Fall que seuls les « GoorYallah » par excellence, ont la capacité de porter, en tant que magistères et en caractères. Et Cheikh Béthio en était admirablement un d’entre eux !
Bon Magal à toute la créature divine
Shasty
Humble disciple du Prophète Muhammad (psl)