Dakarmidi – Au Sénégal, 47 listes au total se présentent aux législatives du 30 juillet dont deux qui sont indépendantes, c’est-à-dire non affiliées à un parti politique. Deux listes indépendantes seulement car il n’est pas facile d’accéder aux législatives 2017 sans récépissé de parti. Les nouvelles dispositions du code électoral sont en effet plus contraignantes qu’auparavant pour les indépendants.
Mamadou Sy Tounkara est présentateur sur une chaîne sénégalaise et l’un des deux seuls candidats indépendants de ces législatives. Il affirme avoir un budget de campagne très limité de 3 millions de FCFA et propose un programme sur un seul point : faire entrer à l’assemblée ceux qui ne sont pas des politiciens professionnels.
« Nous ne faisons pas de promesses, explique à RFI le candidat. Ce que nous allons faire plus tard, nous le déciderons après les élections».
Abdourahrmane Sarr, ancien économiste du fond monétaire international, est le deuxième candidat indépendant de ce scrutin. Son programme porte avant tout sur la question du FCFA qu’il souhaiterait réformer tout en créant une monnaie nationale.
Lui aussi dit ne pas se reconnaître dans les partis politiques. « Je ne me retrouve dans aucun parti politique au Sénégal. Toute la classe politique sénégalaise réfléchit de la même façon c’est-à-dire essayer de régler les problèmes des citoyens à leur place. L’alternative serait que les citoyens puissent régler eux-mêmes leurs propres problèmes ».
30 000 signatures recueillies dans 6 régions au moins du pays: c’est ce que ces deux candidats ont dû obtenir pour être autorisés à se présenter. Le référendum de l’année dernière au Sénégal a ouvert les candidatures indépendantes à tous type d’élection mais les conditions d’accès ont paradoxalement été durcies.
Pour Valdiodio Ndiaye, expert électoral au sein du Collectif des organisations de la société civile pour les élections, « dans le fond, malgré leurs déclarations, les politiques ne voient pas d’un très bon œil les candidatures indépendantes ».
Ces deux candidatures indépendantes espèrent séduire ceux qui ne se reconnaissent ni dans les gouvernants ni dans les formations d’opposition.