Le Sénégal s’endette plus rapidement que prévu, estime un rapport du Fonds monétaire international, rédigé en décembre et publié ce mois-ci en français. La dette publique représente près de 64% du Produit intérieur brut, un seuil inquiétant d’après le FMI. Qui a fait passer le Sénégal dans une nouvelle case, celui des pays au risque de surendettement « modéré » et non plus « faible ».
Les graphiques du FMI ne font pas de cadeau à l’Etat du Sénégal. La dette publique totale a presque doublé depuis 2012, au début du premier mandat du président Macky Sall. Un peu plus de 30% du PIB pour atteindre la barre des 60% en 2019 d’après les projections du FMI.
L’institution note plusieurs dépenses importantes liées au Plan Sénégal Emergent, qui vise à construire de nombreuses infrastructures. Ces investissements sont responsables de l’endettement. Responsables aussi ces achats d’avions flambants neufs pour la compagnie Air Sénégal à partir de 2018, tout comme la volonté de subventionner l’électricité. Les déficits de l’opérateur national, la Senelec représentent chaque année près d’1% du PIB.
Le Fonds Monétaire international recommande de freiner les dépenses publiques et d’accélérer le recouvrement des recettes. Un franc CFA sur dix prévu dans le budget n’est pas arrivé dans les caisses de l’Etat. Le président Macky Sall a pris des mesures ces dernières semaines, en augmentant le prix de l’électricité. Ou, plus symbolique ce mercredi, en gelant l’acquisition de véhicules par les administrations.