Christophe, le chanteur, compositeur et interprète, est décédé jeudi soir dans un hôpital à Brest. Atteint du coronavirus, il avait été hospitalisé à Paris dimanche 29 mars en réanimation dans un état critique.
Christophe est mort. On a appris la nouvelle et on a pleuré, pleuré, on avait trop de peine. Le chanteur, compositeur et interprète s’est éteint à Brest ce 16 avril, dans la soirée. Auteur de tubes comme « Aline », « Les Mots Bleus » ou encore « Les Paradis perdus », il avait été contaminé par le coronavirus et hospitalisé à Paris en réanimation dimanche 29 mars.
Né Daniel Bevilacqua le 13 octobre 1945 à Juvisy, dans l’Essonne, Christophe est issu d’une famille d’immigrés italiens : son père était maçon et sa mère couturière. Très tôt, il se passionne pour le cinéma et tombe amoureux de « l’American way of life » décrit dans les films qu’il dévore. À l’adolescence, abandonne vite l’école, qui ne « l’intéressait pas ». Il apprend la guitare et l’harmonica, lance sa carrière avec le groupe « Danny Baby et les Hooligans », puis choisit la voie solo : là, c’est le succès.
On a pleuré et crié Aline dans toutes les langues
Il serait injuste de réduire Christophe, dandy écorché, à seulement quelques tubes, mais impossible de ne pas parler du succès planétaire de certains de ses morceaux, et surtout d’ « Aline ». Sortie en 1965, cette balade d’un cœur brisé, restera à jamais le slow de l’été 1965. N°1 un peu partout dans le monde, le 45 tours s’écoule à plus d’un million d’exemplaires ! Comme le dit Marc Toesca sur France Bleu, « on a crié et pleuré ‘Aline’ dans toutes les langues ».
« Aline », chanté en 1965 par Christophe
D’autres succès suivent à un rythme plus ou moins régulier, comme « Les Marionnettes » (no 1 en France et en Belgique), « J’ai entendu la mer », « Je chante pour un ami » ou « Excusez-moi Monsieur le professeur ».
Une vie d’excès, à cent à l’heure
Grisé par sa réussite, Christophe vit alors à cent à l’heure : courses automobiles, fêtes et alcool prennent le dessus. Après dix ans d’excès, Christophe renaît en dandy ténébreux à la fin des années 70. Le succès est à nouveau au rendez-vous, avec l’album « Les mots bleus » et sa chanson titre qui fait toujours autant vibrer par sa poésie, des décennies plus tard.
Après un nouvel épisode dépressif, Christophe revient sur scène en 1983 et sort « Succès fou ». C’est un triomphe et le troisième plus gros tube de la carrière de Christophe. Rien qu’en France, il s’en écoule 600.000 exemplaires.
Reconnaissance unanime
À partir des années 90, Christophe continue de produire des albums, mais à un rythme bien moins important : « Bevilacqua » en 1996, « Comme si la terre penchait » en 2001, « Aimer ce que nous sommes » en 2008 et « Paradis retrouvé » en 2013. Il devient une sorte d’icône hors du temps, à la Gainsbarre ou à la Bashung. Son dernier album, sortie en avril 2016, « Les Vestiges du chaos », reçoit un accueil critique enthousiaste. Christophe avait eu deux enfants, Romain, en 1967, avec la chanteuse Michèle Torr, et Lucie, née en 1971 avec Véronique Kan.
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