Dakarmidi – Dans un communiqué, ladite association par la voix de leur président Clément Abaifouta met en garde le Sénégal sur une quelconque manœuvre et l’avertit sur ses obligations internationales de la Justice.
« Si M. Habré est malade, il doit bien évidemment recevoir un traitement médical. Ce traitement pourrait lui être prodigué en prison. Il ne peut cependant pas être libéré sans violer les obligations du Sénégal et les principes fondamentaux de la justice internationale », peut-on lire dans le document parvenu à PressAfrik.
L’association rappelle par cette même occasion que « Depuis la condamnation de Hissène Habré en 2016 par les Chambres africaines extraordinaires pour torture et crimes contre l’humanité, incluant notamment l’esclavage sexuel, ses soutiens n’ont eu de cesse de tenter de faire libérer l’ancien dictateur du Tchad de manière anticipée pour des motifs fallacieux, comme de fausses rumeurs de maladie. Nous venons d’apprendre que les avocats de Habré ont déposé une demande de permission de six mois auprès du juge d’application des peines, motivée une fois de plus par son état de santé.»
Cependant, « rejette » l’Association qui représente des milliers de ses victimes cette demande et « exige » que, « conformément au verdict historique prononcé par les Chambres Africaines Extraordinaires (CAE) et aux obligations internationales du Sénégal, M. Hissène Habré purge la peine de la réclusion à vie à laquelle il a été condamné. »
Car selon eux, « ce jugement exemplaire, qui fait l’honneur du Sénégal et de l’Afrique, a établi la participation d’Hissène Habré dans la commission de crimes horribles et dont les survivants portent encore les stigmates. Il faut aussi rappeler que le Comité contre la torture des Nations Unies a déjà écrit au Sénégal en décembre 2019 pour réaffirmer que « la libération prématurée des auteurs des crimes internationaux les plus graves n’est pas conforme aux obligations » de la Convention de l’ONU contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, dont l’obligation de réprimer les actes de torture par des peines prenant en compte la gravité de leur nature.
Selon le rapporteur du Comité, il ne faut pas qu’il y ait « de recours à une mesure déguisée d’amnistie, et que si d’aventure l’état de santé de Hissène Habré ne permettait pas le maintien en détention de celui-ci, il fallait que ce soit avéré ».
Clément Abaifouta et ses camarades attirent par ailleurs, l’attention sur le fait que les Chambres ont ordonné à Habré de payer 82 milliards de francs CFA aux 7 396 victimes désignées.
« A ce jour, il n’a toujours pas versé un seul centime aux victimes. Hissène Habré a caché, et cache toujours, l’argent qu’il a volé au peuple tchadien. Le Comité contre la torture, dans sa lettre du 23 décembre 2019, s’est également « déclaré à nouveau préoccupé par le fait que, jusqu’à présent, les victimes des crimes d’Hissène Habré n’ont pas été indemnisées »