Dakarmidi – « L’Afrique possède 65% de terres arables non exploitées de la planète. C’est donc l’agriculture africaine qui déterminera l’avenir de l’alimentation dans le monde… Notre continent possède un potentiel énorme en matière d’agriculture mais comme le disait M. Borlaug, le potentiel ne se mange pas ! Libérer ce potentiel doit commencer par les savanes africaines, qui s’étendent sur 600 millions d’hectares (dont 400 millions cultivables), un chiffre ahurissant ! ». C’est ce qu’a confié, Monsieur Akinwumi Adesina président de la Banque Africaine de Développement, par ailleurs, lauréat 2017 du Prix mondial de l’alimentation. M. Adesina s’exprimait lundi, lors de la conférence Norman Borlaug, à l’occasion de la Journée mondiale de l’alimentation sur le thème: «Parier sur l’Afrique pour nourrir la planète».
Pour Akinwumi Adesina, «si M. Borlaug a pu nourrir à lui seul un milliard de personnes, nous pouvons sans aucun doute en nourrir 800 millions au niveau mondial et nous pouvons certainement nourrir 300 millions d’Africains. Relever l’immense défi de nourrir la planète, dont la population atteindra 9 milliards de personnes d’ici à 2050, passera inéluctablement par une augmentation rapide de la production agricole mondiale, de la production d’aliments et de bio-nutriments».
Par ailleurs, Akinwumi Adesina estime que, malgré les progrès obtenus au niveau mondial en matière de production alimentaire (notamment en Afrique, en Amérique latine et en Asie), 700 millions de personnes vivent toujours, sur la planète, dans une extrême pauvreté. «800 millions de personnes, insiste-t-il, souffrent de famine chronique, 2 milliards de carence en micronutriments et 150 millions d’enfants de moins de cinq ans sont atteints de retard de croissance».
À l’en croire, en Afrique «la population confrontée à l’insécurité alimentaire a progressé où près de 300 millions de personnes sont sous-alimentées». Par conséquent, selon le président de la BAD, l’Afrique dépense chaque année 35 milliards de dollars EU dans l’importation de produits alimentaires, soit près de 110 milliards de dollars EU d’ici 2030, ce qui est, pour lui, inacceptable.
La rédaction