Dakarmidi – Au lendemain de la décision des autorités du football mondial d’interdire tout match international au Sénégal pour défaut de stades conformes aux normes internationales, le ministre des sports a enfourché son cheval de bataille pour tenter de dédouaner notre pays. Convaincu de la grande colère des sportifs devant le sombre tableau de nos infrastructures, il a essayé dans une plaidoirie d’une candeur naïve, de convier les sénégalais à la patience, en attendant la livraison sous peu du stade national dans un peu moins d’un an. Il est indéniable que l’état a consenti d’énormes efforts pour doter nos régions d’infrastructures susceptibles de recevoir les compétitions locales. Mais il faut édulcorer ce triomphalisme, car bien avant le régime actuel, les stades Manel Fall de Diourbel, Lamine Guèye de Kaolack, Alboury Ndiaye de Louga, Aline Sitoé de Ziguinchor, Lat Dior de Thiès et le stade de Saint Louis avaient été construits, ce qui permettait de recevoir la Coupe d’Afrique des Nations en 1992, avec la mise en service du stade Léopold Sédar Senghor. C’est la preuve irréfutable que de réels efforts avaient été consentis, dans une époque où le pays vivait sous l’emprise des ajustements structurels, sans parler de la dévaluation de notre monnaie.
Tous ces facteurs négatifs qui avaient plombé notre économie n’avaient pas empêché l’état d’être omniprésent face aux besoins et aspirations de la jeunesse. On ne peut pas occulter cette réalité criarde pour défendre sa chapelle, confrontée à des difficultés d’ordre conjoncturel, il faut bien en convenir. La morale et la loyauté nous imposent une attitude de vérité et de circonspection, même si c’est à notre corps défendant. Le caractère lamentable de l’ensemble des infrastructures sportives actuelles du pays doit convoquer à tous les niveaux, une attitude réflexive et un effort commun de modifier avantageusement la situation pour ne plus vivre un tel camouflet. Le « taf yeungueul » et le plaidoyer prodomo ne doivent pas nous aveugler au point de sous-estimer ce qui a été réalisé hier dans des conditions absolument difficiles. Le Sénégal tel qu’il est aujourd’hui porte indiscutablement la marque de nos anciens qui sont des exemples vivants de sagesse de grandeur d’âme et d’efforts solidaires, tendus vers le développement intégral.
En d’autres termes les infrastructures sportives réalisées à Diamniadio ou en voie de l’être, méritent d’être saluées comme il se doit, car elles contribuent à renforcer de manière significative, les conditions d’épanouissement de nos sportifs. C’est tout à l’honneur d’un pays ouvert au souffle fécondant du progrès et qui fait de l’émergence la priorité des priorités. Notre pays a tous les atouts pour être l’une des plus belles vitrines du continent en matière de développement sportif. Dès lors le pilotage à vue et les palliatifs doivent être bannis grâce à la mise en œuvre d’une politique sportive adaptée aux exigences de notre temps.
Majib Sène