Dakarmidi – Mady Touré, le patron de « génération foot » peut être considéré comme l’un des plus pertinents serviteurs du football sénégalais. Sa grande passion pour ce jeu merveilleux, passionnant et passionné, remonte depuis sa plus tendre enfance. Ses faits et gestes sont la marque des puristes, transformés en laudateurs emblématiques de la balle ronde, capricieuse, romantique en plus d’être capable de tisser des arabesques sous l’impulsion des joueurs de génie. Vivant par et pour le football qui est sa véritable passion, il créa le centre dénommé « génération foot » qui est à l’heure actuelle un vivier pour l’équipe nationale dont l’un des plus dignes représentants est Sadio Mané, dénommé « l’enfant de Bambaly ».
En conséquence de ce qui précède, Mady Touré a décliné son ambition de devenir président de la Fédération Sénégalaise de Football. C’est son droit le plus absolu et personne ne peut l’empêcher d’aller jusqu’au bout de sa volonté sans préjuger du résultat final.
La présidence de la fédération sénégalaise de football n’est pas et ne doit pas être une chasse gardée. La démocratie mais surtout la logique et le bon sens s’opposent à toutes formes de privatisation de ce domaine dont la gestion relève exclusivement de la volonté populaire. Les menées subversives et les élucubrations dignes des fêtes foraines de quelques bords qu’elles viennent doivent être condamnées sans ménagement dans le cadre que voilà. Qu’il s’agisse du président Augustin Senghor qui veut rempiler ou de Mady Touré qui veut être au perchoir ou même de quelqu’un d’autre, chacun a le droit de postuler, sans entraves ni coups fourrés .
La présidence de la fédération de football a toujours soulevé des passions, non pas seulement au Sénégal, mais partout dans le monde en raison de la spécificité de cette discipline sportive. Il appartient aux responsables d’apprécier les programmes présentés par les candidats pour opérer le meilleur choix car les enjeux qui sont devant nous sont tellement importants que nous devons éviter de nous tromper.
Depuis les jeux de l’amitié en 1963, à l’occasion desquels le football sénégalais avait remporté la médaille d’or, on court toujours derrière un sacre continental mais en vain. C’est donc l’heure de nous remobiliser autour de notre football, afin qu’il puisse étrenner des titres de gloire.
L’univers du football comme celui d’autres domaines est fragile. Il tangue dans un océan d’incertitude permanente, qui refoule le mythe de tout ce qui est considéré comme indispensable, tant il est vrai que les cimetières sont pleins de gens qui se croyaient indispensables. Donc que la concurrence soit libre et loyale, pour qu’au bout du compte le vainqueur soit celui qui incarne le mieux toutes nos espérances.
Notre pays vient d’être lourdement sanctionné par les autorités du football mondial qui ont décidé que, faute de stades agréés, aucun match international ne peut plus se jouer chez nous. Ce qui veut dire que notre équipe nationale jouera tous ses matches à l’extérieur. C’est la conséquence d’une politique sportive basée essentiellement sur le pilotage à vue et du laisser-aller impertinent. C’est un terrible camouflet pour un pays longtemps considéré comme terroir de longue tradition sportive. Pour tout dire, c’est une honte pour le Sénégal qui ne peut s’abriter derrière aucun prétexte, aucune excuse, pour édulcorer la colère des sportifs. Devant cette terrible humiliation on ne peut que courber l’échine et nous contenter de palliatif.
Majib Sène