Dakarmidi – L’indépendance de la justice au Sénégal suscite beaucoup de questions dernièrement. Une main politique est vue derrière de grands dossiers incriminants de hauts responsables du pays. Le magistrat à la Cour des comptes, et ancien président de l’Union des magistrats du Sénégal (UMS), Alioune Niane en bon professionnel du milieu emboite le pas à ses confrères, Ibrahima Déme et Souleymane Téliko.
Il a dans une publication pleine de révélations, soulever les non-dits dans le traitement par le régime de certains dossiers, et le laisser-aller du pouvoir face à certaines situations. C’est le cas avec le ministre Moustapha Diop, maire de Louga, qui est vu comme un homme caractérisé par la mauvaise gestion flagrante au quotidien et une violation répétitive des maximes juridiques.
« Le pouvoir politique a toujours manifesté une défiance vis-à-vis du principe constitutionnel d’indépendance du pouvoir judiciaire. Ici et maintenant, l’exemple le plus achevé est l’attitude de défiance du Ministre Moustapha DIOP face à la Cour des Comptes », écrit M.Niane.
« En effet, la Cour des Comptes, dans son programme de contrôle de l’année 2016 », nous dit le magistrat Niane « avait inscrit l’audit du Fonds de entrepreneuriat féminin qui est sous la tutelle de Monsieur Moustapha DIOP, Ministre délégué auprès du Ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfance, chargé de la Micro-finance et de l’Economie solidaire. Monsieur Moustapha DIOP était également le gestionnaire de ce Fonds antérieurement à son entrée dans le Gouvernement ».
Dans sa logique de révélations flagrantes, le confrère du Juge Téliko nous révèle que « Monsieur Moustapha DIOP, dans une arrogance légendaire, sans cette moindre délicatesse qu’appelle la fonction ministérielle, s’est opposé aux magistrats et vérificateurs de la Cour des Comptes et a déclaré, urbi et orbi, que ce contrôle n’aurait pas lieu ».
Avec une plume visiblement dégoûtée par la situation qui engraine son milieu M. Alioune Niane souligne qu' »une telle posture, au-delà du fait qu’elle rame à contre-courant des valeurs républicaines, manque foncièrement de classe et d’élégance et rappelle celle des chiffonniers. Ce que ne mérite ni notre République, ni notre démocratie multiséculaires et modèles à travers le monde ».
La Rédaction