Dakarmidi – La chambre criminelle de Dakar a jugé, hier, Ibrahima Sow pour séquestration, enlèvement de mineures, détournement de mineures, viol, pédophilie, vol et charlatanisme.
Les faits remontent au 14 mai 2011. Ce jour là , les éléments de la gendarmerie de Keur Massar ont reçu l’information, selon laquelle des filles ont été enlevées par un individu en rasta. Des investigations ont été opérées par les enquêteurs pour retrouver les filles âgées de 10 et 14 ans.
Par coup de chance, ils sont parvenus à identifier Ibrahima Sow alias « Aïdara ». Ce dernier sans broncher, a accepté de les conduire chez lui où les disparues Aïta Mbaye et Siamala Camara ont été retrouvées en présence de sa femme. Celle ci qui dit ignorer la véritable identité de son mari affirme que Ibrahima Sow les avait présenté comme étant ses nièces venues de Saint Louis.
Siamala s’est confiée aux enquêteurs en renseignant avoir rencontré Ibrahima Sow devant une boutique. « Après salutations, il m’a dit qu’il était un ami et collaborateur de la chanteuse Viviane Chidid. Il m’a conduit dans un bâtiment inachevé où j’ai séjourné avec lui, avant de me faire violer. Ensuite je suis partie avec lui dans un salon. Il m’a demandé de me présenter comme sa fille. Là-bas, j’ai fait la connaissance de Aïta », a-t-elle narré. Avant d’ajouter que Ibrahima Sow leur a donné des gris-gris, en leur disant que cela va rendre leurs partenaires impuissants. « Il a volé le téléphone portable de Djiby Ndiaye, avant de me le donner pour pouvoir joindre quand il veut », a affirmé la gamine.
Une autre fille du nom de Fatou Cissé Dieng a fait la connaissance d’Ibrahima Sow aux alentours d’un terrain de football, le 25 mai. Elle raconte avoir reçu de lui du lait caillé qu’elle a bu. Aussitôt, elle a perdu connaissance. Idem pour Fatou Thioye âgée de seulement de 10 ans. Elle a déclaré que toutes ces filles sont restées chez l’accusé, après avoir été enlevées, durant la période du 11 au 30 mai 2011 soit 19 jours. « Ils voulaient nous emmener à Saly pour nous vendre aux touristes, qui devaient nous faire tourner des films pornos, afin qu’il puisse gagner de l’argent », poursuit-elle.
Une fouille minutieuse de la chambre de l’accusée a permis de découvrir des papiers avec des écritures en arabe qui expliquent des pratiques qui servent à envoûter des gens ou les faire sortir de prison. Lui même a essayé de se soustraire des sabres de la justice, mais cela n’a pas abouti, d’après le président de la Chambre d’accusation.
L’accusé qui affirme avoir été possédé par Satan regrette les faits. Toutefois, il déclare qu’il a utilisé des pouvoirs mystiques uniquement pour que Siamala et Aïta l’obéissent au doigt et à l’œil, mais il ne connaît pas les autres accusatrices.
Le parquet a demandé qu’il reste dans les liens de la détention pour une durée de 20 ans de travaux forcés.
La Rédaction