Dakarmidi –
La vérité se dresse, dure comme une taie à l’œil du félon
Elle vainc avec panache et châtie avec justesse
Elle n’humilie ni n’abaisse mais rectifie et corrige
Elle est rédemption et pardon
Elle tue la calomnie et exalte l’exemplarité
Elle est noyée par la force comme l’huile se mélange à l’eau
Mais elle surnage s’impose et domine
Et comme l’amour ne choisit ni ne détermine jamais à l’avance son camp
Elle foudroie celui qui la croyait évincée à jamais
Et anoblit celui qui l’a cultivée dans son cœur et l’a voulue pour les autres
En la leur offrant avec générosité car, sans elle que serait donc cette audace
Qui illumine le visage du pauvre, et assombrit celui du prince
Qui ne peut se prévaloir de sa propre turpitude ?
Sur terre où seule la vérité est légitime, elle abaisse en effet les têtes couronnées
Qui ont voulu l’affaisser, et les remparts de leur royaume s’effondrent
Sous les coups de cette princesse sévère mais juste et surtout fidèle
Car la vérité ne trahit jamais qui la sert
Surtout qu’elle a deux qualités uniques :
L’intemporalité, et l’éternité de son règne.
Célébrons la vérité, aimons-la avec force et avec vigueur
Etreignons-la avec fougue et avec passion
Et perdons-nous dans les méandres sinueux de ses courbes affriolantes
Qui assouvissent l’amoureux fou
Et qui rassasient l’ascète en retrait de notre monde fugace.
Vérité je t’aime, j’ai envie de dire comme à l’époque de nos premiers amours
Durant mon enfance comme l’enfant aime le sein de sa mère,
Toi seule m’es restée fidèle et avec toi j’ai découvert le Paradis
Sur terre, car à l’instar des ouroul aïnis reines des nuits d’amour de ses heureux élus
Tu ne m’as jamais quitté depuis ce temps, et je te découvre chaque jour
Plus mature et plus belle, O vérité !
Dans mon enfance ainsi tu étais dans le soleil qui se lève à l’est et se couche à l’ouest
Plus tard j’ai découvert que tu étais autre et pourtant plus authentique encore
Car on m’a appris qu’en fait le soleil ne se couchait jamais
J’ai connu tant de visages de toi que je ne sais
Lequel j’ai aimé plus que l’autre car tu étais toi sans toi en vertu du contexte,
Et pourtant je me suis abreuvé à ta source avec la même passion
Et mon désir de t’enlacer n’a jamais faibli tout comme ne s’est jamais étiolé mon amour
Et que n’a jamais cessé de croitre l’intensité de ma jouissance de toujours découvrir
Les énigmes dans lesquels tu as caché ta beauté sinueuse
Que j’ai vue touchée caressée et possédée
O Vérité, tu n’es pas une chimère
Et tu m’as livré ton secret, celui de son éternité :
Tu es dans chaque pan de vie où je t’ai honorée
Dans mes rapports avec mes semblables
Tu es sur chaque page du Livre de Dieu
Et tu es son trésor unique, qu’Il n’offre qu’à ses élus
O Vérité, je t’aime !
Cissé Kane NDAO
Président A.DE.R