Trois (3) médecins de ville sont morts des suites du Covid-19 en Seine-Saint-Denis, département frappé de plein fouet par l’épidémie. L’un d’eux, Mohammad Hassen Hossenbux, exerçait à Saint-Denis depuis 30 ans.
Son cabinet, situé à proximité de la gare de Saint-Denis, dans une rue passante, était toujours plein. Le « docteur Hossenbux » recevait sans rendez-vous, et sans restrictions. Même les plus démunis, sans carte Vitale ou sans papiers, osaient pousser la porte de la petite salle d’attente, située dans une résidence du centre-ville. Laquelle porte est désormais close.
Le 14 avril dernier, Mohammad Hassen Hossenbux est mort des suites du Covid-19 à l’hôpital Foch de Suresnes, il avait 68 ans.
C’est, selon le décompte de l’Ordre des médecins du 93, au moins le troisième généraliste emporté par le virus en Seine-Saint-Denis après la mort de deux médecins de Sevran et Noisy-le-Grand.
Un quatrième professionnel a semble-t-il été admis il y a peu en réanimation. A l’échelle du pays, un récent recensement faisait état de neuf (9) médecins en activité décédés.
L’inquiétude de ses enfants…
Au tout début de l’épidémie, son fils et sa fille s’étaient inquiétés de voir leur père ainsi exposé : « On lui avait dit d’aller chercher des masques à la pharmacie. Il a bien essayé, mais on était en pleine pénurie. Il était un peu remonté, d’être obligé d’aller travailler sans matériel de protection.
Mais il a voué sa vie à soigner les gens, alors il y est allé quand même. »
Le médecin est tombé malade très vite. Selon sa famille, il avait dû cesser de travailler avant même le début du confinement, le 17 mars dernier. « Il est passé une première fois aux urgences, en est sorti parce que son état ne semblait pas trop grave. Et puis il est retourné à l’hôpital. Il y a passé deux semaines avant d’y mourir. »