Dakarmidi – Le traditionnel débat entre les deux finalistes de l’élection présidentielle a viré, mercredi 3 mai, à l’échange d’invectives et à la confusion. Mais il apparaît clairement que si Emmanuel Macron n’a pas toujours été dans le respect total des faits, sa rivale, Marine Le Pen, a proféré de nombreuses approximations et des contre-vérités. Agacé par la tournure du débat, Emmanuel Macron et son mouvement En Marche ! ont accusé Marine Le Pen et des alliés du Front national de propager de fausses informations lui attribuant un compte dans un paradis fiscal et annoncé l’engagement de poursuites judiciaires.
« Je n’ai pas de compte aux Bahamas »
« J’espère qu’on n’apprendra pas que vous avez un compte offshore aux Bahamas », a dit la présidente en congé du FN à son adversaire. Emmanuel Macron a opposé jeudi un démenti formel à ces propos. « Non je n’ai pas de compte aux Bahamas », a déclaré sur France inter le candidat du mouvement En Marche ! à la présidentielle.
« Je n’ai jamais eu de compte dans quelque paradis fiscal que ce soit (…) Mme Le Pen lance cela. Elle a derrière des troupes sur internet qui se mettent en place », a-t-il ajouté. Il a accusé les « alliés » de la candidate du FN de l’avoir « matraqué de fausses annonces et mensonges » pendant la campagne et d’être « pour certains liés à des intérêts russes ».
Une « tentative de déstabilisation », dénonce En marche !
Selon l’équipe de campagne du candidat d’En Marche, l’un de ces tweets émanait notamment d’un militant pro-Donald Trump et a été relayé massivement par des comptes de soutien au président américain, puis par des comptes liés à la Russie. Les documents évoqués par ces tweets « sont des faux grossiers », déclare En Marche ! dans un document qui décortique cette cybercampagne.
« Depuis hier soir, Emmanuel Macron est la cible d’une tentative de déstabilisation soigneusement orchestrée, à 48 heures de la fin de la campagne officielle », a déclaré le conseiller en communication d’Emmanuel Macron, Sylvain Fort, dans un communiqué. « Il est à noter que cette opération s’est invitée de curieuse manière à la fin du débat d’entre-deux-tours du 3 mai dans la bouche de Mme Le Pen », a-t-il ajouté. « Il va de soi que toutes les suites judiciaires requises seront données à cette manoeuvre et sont d’ores et déjà diligentées. »
Le Pen : « On n’a même plus le droit de lui poser des questions ? »
Interrogée jeudi matin sur BFMTV, la candidate du FN a déclaré ne pas porter d’accusations contre l’ex-ministre de l’Economie et indiqué qu’elle se contentait de soulever des questions. « Je lui ai posé la question, je ne veux pas qu’on découvre (…) des choses, peut-être trop tard, qui concernent Emmanuel Macron », a-t-elle dit. « On n’a même plus le droit de lui poser des questions ? », a-t-elle répété à plusieurs reprises, ajoutant que « ça n’est pas une insinuation. »
La Rédaction