Dakarmidi – Une équipe du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par Monsieur Boileau Loko, a séjourné à Abidjan et Dakar du 7 au 15 février 2017 pour des entretiens avec les institutions de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) au sujet des politiques communes des Etats membres de l’Union. A l’issue de la mission, M. Loko a publié la déclaration suivante :
« La croissance économique est solide, mais les vulnérabilités se sont accrues. La croissance du PIB réel devrait atteindre 6.5% pour la région. L’inflation reste faible, reflétant des récoltes agricoles particulièrement abondantes et des prix du pétrole bas. Les données préliminaires suggèrent un déficit budgétaire global de 4,5% du PIB en 2016, plus élevé que prévu initialement. La dette publique est en hausse et la couverture des réserves a baissé à 3,7 mois, reflétant une expansion continue des infrastructures publiques et un financement extérieur moindre que dans le passé.
« Les perspectives de croissance à moyen terme sont favorables avec une croissance du PIB autour de 6%, mais restent soumises à des risques baissiers importants. Les principaux risques pour les perspectives comprennent les incertitudes mondiales, les dérapages dans les plans d’assainissement budgétaire, les ralentissements des réformes structurelles ainsi que la baisse prolongée des prix du cacao. L’assainissement budgétaire prévu a été reporté à plusieurs reprises au cours des dernières années et la plupart des pays continuent d’intensifier l’investissement public. Des retards persistants dans la mise en œuvre de l’assainissement budgétaire accroîtraient encore la dette publique, augmenteraient les risques de crise de l’endettement et mettraient en péril la couverture monétaire. Parallèlement, la lenteur de la mise en œuvre de réformes structurelles clés empêcherait le secteur privé de prendre le relais pour générer une croissance forte et inclusive.
« C’est pourquoi les pays membres doivent se conformer aux orientations budgétaires envisagées, notamment à la réduction des déficits budgétaires à 3% du PIB en 2019, conformément aux critères de convergence de l’UEMOA et les budgets pour 2017 devront s’y conformer. Cela exigera une mise en œuvre rapide des réformes visant à accroître la mobilisation des recettes, à améliorer l’efficacité des investissements publics et renforcer la gestion de la dette afin de créer un espace budgétaire pour les investissements dans les infrastructures et les dépenses sociales.
« Le Conseil des ministres de l’UMOA a adopté en juin 2016 un ensemble ambitieux de réformes réglementaires visant à moderniser le secteur financier. Les réformes clés ont consisté notamment à adopter les normes de Bâle II et Bâle III et à instaurer une surveillance consolidée des banques transfrontalières. Les autorités monétaires devraient poursuivre ces efforts en appliquant les réglementations prudentielles existantes et en se préparant à la mise en œuvre efficace des nouvelles réglementations. Le renforcement de la supervision bancaire contribuera à assurer la qualité des nouveaux prêts. Le renforcement de l’efficacité du cadre de règlement des crises est une priorité et le fonds de garantie des dépôts devrait devenir pleinement opérationnel.
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