Dakarmidi – Le président américain a-t-il enfin pris conscience des dégâts de ses propos sur les « pays de merde » (shit hole countries) ? La lettre qu’il a adressée au président de la Commission de l’Union africaine (UA) Moussa Faki Mahamat, ainsi qu’aux chefs d’Etat et de gouvernement, actuellement réunis en sommet à Addis-Abeba et dont Jeune Afrique a pu obtenir une copie, sonne en tout cas comme des excuses.
« Les États-unis respectent profondément les partenariats et valeurs que nous partageons avec l’Union africaine, les États membres et les citoyens du continent, écrit-il dans la missive, datée du 25 janvier et transmises aux délégations ce vendredi 26 janvier. Je veux souligner que les États-Unis respectent infiniment les Africains, et mon engagement pour des relations solides et respectueuses avec les États africains en tant que nations souveraines est ferme ».
La lettre signé de Donald Trump :
Dans sa lettre, Donald Trump prend également soin de « saluer » le « leadership » de Moussa Faki Mahamat, de « féliciter » pour son élection en tant que président en exercice de l’UA le président rwandais Paul Kagame – qu’il a rencontré en marge du sommet de Davos, en Suisse -, et de « remercier » son prédécesseur, le président guinéen Alpha Condé pour son « service ».
Le président américain dit aussi que son pays « s’associe » au continent pour « améliorer la sécurité des transports et préserver l’immigration légale ».
« Nous prenons bonne note de cette lettre, a réagit Ebba Kalondo, la porte-parole du président de la Commission, interrogée par Jeune Afrique. Mais les réactions de la commission, dont le discours du président Faki Mahamat, restent les mêmes concernant les propos tenus par M. Trump ».
Dans sa lettre, le président américain annonce une « visite prolongée » du Secrétaire d’État américain Rex Tillerson en Afrique au mois de mars. Il aura fort encore fort à faire pour éteindre la polémique.