Dakarmidi – Dans la nuit du lundi au mardi 11 octobre, veille de la fête nationale espagnole, la statue de Christophe Colomb à Barcelone a été recouverte de tags. Sur les lettres, qui ressemblent à des taches de sang, on peut lire cette inscription en catalan : « Res a celebrar. » Traduction : « Rien à célébrer. » Ce n’est pas la première fois que cette statue est prise à partie. En septembre déjà, le groupe de la CUP, qui incarne la gauche catalane anticapitaliste à la mairie de Barcelone, demandait le retrait de la statue. Symbole de la ville, la statue de 60 mètres de haut trône sur le port depuis 1888 et la première Exposition universelle de Barcelone.
Au XIXe siècle, la découverte de l’Amérique restait encore une fierté espagnole. En témoigne le « traumatisme de 1898 », lorsque l’Espagne perdit ce qui lui restait de son empire colonial, notamment Cuba et les Philippines. Le jour de la fête nationale, s’il permet de célébrer le jour international de la langue espagnole dans le monde, est désormais mal perçu, car la conquête de l’Amérique est associée à la colonisation et aux pillages de l’or. Qu’il paraît loin, le temps du romantisme de l’écrivain José-Maria de Heredia qui désignait les conquistadors comme le « vol de gerfauts hors du charnier natal ». Les inscriptions et notamment les taches de sang retrouvées sur la statue de Colomb évoquent, au contraire, les massacres commis par les conquistadors.
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