En Simone Veil, la France perd une de ses plus éminentes figures.
Marquée par la douleur ineffaçable de la déportation, à laquelle elle survécut, mais où elle perdit ses parents et son frère, elle consacra sa vie aux plus nobles causes de la République. Les femmes, fil rouge de tous ses combats, particulièrement quand elle porta avec un courage inlassable la loi sur l’interruption volontaire de grossesse, qui mit un terme à tant de situations inhumaines. La justice, comme magistrate, où elle défendit le sort des prisonniers, puis comme membre du Conseil constitutionnel. La santé et la protection sociale, sous les septennats de Valéry Giscard d’Estaing et de François Mitterrand, durant lesquels elle mena des réformes importantes. Elle défendit avec une énergie inépuisable l’Europe, en particulier comme députée puis Présidente du Parlement Européen.
Son humanisme intransigeant forgé par l’horreur des camps fit d’elle l’alliée constante des plus faibles et l’ennemie résolue de la moindre compromission politique avec l’extrême-droite. Elle portait haut ces valeurs comme membre de l’Académie française.
Elle travailla sans relâche pour la mémoire de la Shoah, avec gravité et dignité. En tant que première Présidente de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, elle fit comprendre à des générations de Français la singularité du génocide juif.
L’esprit de la Nation se nourrit de vies exemplaires. La vie de Simone Veil fut de celles-ci. Elle fit honneur à la France et nous montre ce que nous savons être lorsque nous livrons les combats de la liberté et du progrès.
La France en deuil exprime à Madame Simone Veil sa gratitude. Puisse son exemple inspirer longtemps nos compatriotes, qui y trouveront le meilleur de la France.
J’adresse à la famille de Simone Veil mes vives condoléances.
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