Dakarmidi – Pour mieux se faire entendre, après plusieurs vaines contestations, les structures qui s’opposent aux Accords de Partenariat Economique (APE) et au Franc Cfa ont décidé de s’engager lors des prochaines législatives, afin d’être représenter au sein de l’hémicycle. La Rédaction vous propose l’intégralité le leur déclaration.
Le comité de pilotage du Front anti Accords de Partenariat Economique (APE) et anti franc CFA après avoir apprécié la situation politique, économique et sociale actuelle a pris des décisions importantes. Guy Marius Sagna et ses camarades étaient en conférence de presse hier lundi 21 mars. Ils soulignent qu’ils sont aujourd’hui plus que jamais décidés à continuer le combat pour sortir du CFA et ne pas entrer dans les Ape. Ce qui pour eux sont des questions de vie ou de mort.
« Le Front a suivi avec intérêt le Comité de la balance des paiements lors de la 9e journée annuelle de diffusion des comptes extérieurs du Sénégal. Les informations communiquées lors de cette journée confirment, s’il en était encore besoin, la justesse de nos positions de rejet du CFA et de l’APE.
Alors que ce qui devrait caractériser l’UEMOA en tant que zone monétaire est l’intensité de son commerce intra-zone, celui-ci est à 17%. Le Sénégal importe presque le double de ce qu’il exporte et le Mali reste son premier client. Si l’on veut inverser la tendance structurelle de déficit du compte commercial du Sénégal et de tous les pays de l’UEMOA et de la CEDEAO, il faut sortir du CFA et ne pas entrer dans l’APE. On ne peut réduire la mortalité maternelle et infantile qui est entre 600 et 700 décès pour 100.000 naissances vivantes à Tambacounda, Sédhiou, Kolda et Ziguinchor, soit deux fois la scandaleuse moyenne nationale qui est à 315 pour 100.000 naissances vivantes, sans sortir le monde rural qui s’adonne à l’agriculture de son taux de pauvreté de 57% et donc sans sortir les paysans sénégalais de la pauvreté. On ne peut changer la situation des paysans sénégalais sans augmenter la production, consommer et transformer le mil, le maïs et le sorgho du Sénégal et sans réduire les 550.000 tonnes de blé importés par année et pour un montant de 90 milliards « ., lit-on dans un communiqué parvenu à la rédaction.
Le document nous apprend aussi qu’ » il est illusoire de transformer la dramatique réalité qui est que 75% des pauvres travaillent dans l’agriculture et 153 millions de personnes représentant près de 26% de la population de plus de 15 ans en Afrique subsaharienne ont été confrontées à une situation d’insécurité alimentaire en 2014 et 2015. Si l’Etat du Sénégal importe, comme annoncé, 1.000 génisses pleines en appliquant l’APE qui va faire passer le droit de douane sur le lait en poudre de 5% à 0% il n’y aura aucune réduction de la facture laitière qui est à 70 milliards de francs Cfa et des entreprises comme la Laiterie Du Berger qui fait Dolima ou « Larogal Aynakobé » de Vélingara fermeront boutique. On ne peut réduire ces importations de blé, de lait…avec les APE et le franc CFA qui conduisent à un manque de compétitivité des productions locales et qui incitent à l’importation. Voilà pourquoi le Maroc, la Tunisie (qui sont sortis du CFA au moment de leur indépendance)…veulent adhérer à la CEDEAO comme l’UE veut imposer son APE à l’Afrique de l’Ouest. Cette partie du monde qu’est l’Afrique de l’Ouest dont les dirigeants sont les plus caractérisés par leur propension à accepter les diktats néocoloniaux « .
Fustigeant la sorte récente de l’ambassadeur de la France au Sénégal qui disait comme Macky Sall, que le franc Caf était une bonne monnaie pour notre région les patriotes disent que : « Poursuivre résolument la libération totale de la parole monétaire et commerciale. Les propos récents de l’ambassadeur de France au Sénégal sur le franc CFA nous révèlent deux choses.
La lutte des peuples africains contre la servitude monétaire du CFA a atteint un niveau tel que la libération de la parole monétaire impose même aux colons monétaires, à ses suppôts, à la classe politique française de participer aux débats ainsi posés par les militants africains opposés au CFA. Et de prendre position. C’est pourquoi il faut saluer et encourager toutes les initiatives qui depuis quelque temps contribuent à poser le débat, informer, éveiller, mobiliser les masses africaines. Des ouvrages pour montrer la nature néo coloniale du franc CFA aux mobilisations sur le terrain. La lutte continue jusqu’à la sortie du CFA.
Le colon français ne s’est pas donné tant de peine à copier le nazisme monétaire, à assassiner les leaders africains anti CFA, à parrainer des coups d’Etat…pour du jour au lendemain mettre un terme à un système qui bénéficie aux entreprises du CAC 40, aux hommes politiques français de droite comme de gauche, à l’Etat impérialiste français et à sa place au conseil de sécurité comme membre permanent. Les africains ne sortiront pas de 70 ans de CFA sans se battre contre la France néocoloniale et ses suppôts que sont nos présidents, gouvernements, et politiques collabos.
Seule la lutte libère. Et c’est cette lutte et les mobilisations qu’elle suscite qui affole l’Etat français et ceux qui sont à son service. C’est ce qui a fait dire récemment à François Hollande qu’il était « ouvert à toutes les propositions » concernant l’avenir du CFA.
Le Front anti APE et anti CFA pour sa part refuse la diversion et réaffirme son opposition au franc CFA. Ni l’extension ni na réforme du franc CFA ne nous intéresse. Nous exigeons l’abolition du franc CFA pour l’avènement de la décolonisation monétaire un des chainons manquants de la décolonisation » .
Sur les récentes activités contre la monnaie source de controverse les anti-caf diront : » le Front appelle à la prudence, à la vigilance dans cette lutte qui n’est pas encore finie. C’est pourquoi le front se désolidarise des critiques injustes, dans le cadre de la lutte contre le CFA, à l’endroit du coordonnateur de l’organisation sœur Urgence Panafricaniste Kémi Séba. Certains membres du parti du président de la république sont allés jusqu’à demander que Kémi Séba soit expulsé du Sénégal pour avoir critiqué la posture de collabo du président Macky Sall et de son gouvernement sur la question du CFA. Le Front dénonce ces vaines et stériles tentatives d’intimidation et exprime toute sa solidarité aux camarades d’Urgence Panafricaniste et met en garde l’Etat du Sénégal contre toute mesure visant à sanctionner les militants opposés au CFA et d’expulser, pour délit d’opinion, nos camarades africains et internationalistes non sénégalais.
Le Front déclare son indignation devant le refus du ministre du commerce depuis le 22 décembre 2016 de recevoir la Coalition Nationale non aux APE pour faire le point sur la position du Sénégal relative à l’Accord de Partenariat Economique (APE) et à la Zone de Libre Echange Continentale (ZLEC). Cette absence de souveraineté démocratique est le nécessaire complément de l’absence de souveraineté économique. Si le gouvernement du Sénégal persiste à refuser de rencontrer les citoyens pour leur rendre compte, le Front prendra ses responsabilités et fera face. Le gouvernement du Sénégal devant les crises sécuritaire, de l’éducation, de la santé, de l’emploi…n’a pas d’autre choix que de suspendre le processus menant à l’APE et d’ouvrir un débat national sur la ZLEC. A moins que le président de la république et ses alliés ne veuillent augmenter les taux d’analphabétisme, de pauvreté, de chômage, de malnutrition, de mortalité, de violences en tout genre… »
» Donnons une majorité contre les APE et le franc CFA lors des prochaines législatives. Le Front refuse de tenir pour acquis, sans débat, cet APE et cette ZLEC néo coloniale dans lesquels on veut plonger les peuples africains. C’est la raison pour laquelle, le Front et ses membres au Sénégal comme ailleurs à travers le monde, et plus généralement les mouvements sociaux qui luttent pour la transformation structurelle des relations entre l’Afrique et le reste du monde, votent tous les jours avec leurs pieds, leurs plumes, leurs œuvres d’art…contre le CFA et les APE.
Le Front a décidé, de renforcer davantage l’information, la sensibilisation, et la mobilisation en participant aux élections législatives du 30 juillet 2017 au Sénégal pour mettre au cœur du débat politique les questions de souveraineté. Cette participation commencera par une campagne pour inciter nos compatriotes à s’inscrire sur les listes électorales. Cette campagne se décline comme suit :
BINDUJIL !
JE VOTE CONTRE LES APE ET LE FRANC CFA.
POUR LA SOUVERAINETE ECONOMIQUE ET LA SOUVERAINETE DEMOCRATIQUE
JE M’INSCRIS SUR LES LISTES ELECTIORALES.
En Wolof :
BINDUDJIL !
CFA da nuy sànk. Bindujil !
APE da nuy sànk. Bindujil ! »