Dr, à l’entendre on pense naturellement à la médecine. On pense également aux sommités dans tous les domaines où le savoir est étalé, fragmenté, distillé, disséqué, infusé, injecté.
La bible n’a pas trahi le Saint Coran car à son premier verset il dit : « Au commencement était le Verbe, et le Verbe était en Dieu, et le Verbe était Dieu ». 570 ans plus tard, apparut la meilleure des créatures, et aux encablures de ses 40 ans, il reçut le premier verset du Saint Coran, un verbe qui en dit long sur sa contexture « LIS ». Sa réponse à Djibril dans Hirae parle aux paradoxes: « je ne suis pas de ceux qui lisent ». Il interpelle alors le monde, les doués de raison à qui Dieu s’adresse en permanence dans les livres saints, le Coran, la Thora et la Bible.
La parole que le maître des univers nous demande de prendre dans la foulée est ici portée par Dr Cheikh Diallo, en humanité. Avec une mission précise conférée à son institut d’art oratoire. Une unique motivation, briser les barrières du silence, par la prise efficiente de parole qui laisse féconder la créativité, le talent et la confiance en soi optimisée dans l’humilité.
Au bon moment « son art oratoire » est venu. Ici en Afrique où l’heure a sonné pour ses fils, et avec la parole responsable, le ton est aussi donné.
Il est des hommes que la nature a façonnés pour prendre part, historiquement, à l’élaboration de la pensée de l’idéologie africaine universelle et à sa consolidation.
Innover, déclencher chez l’autre le talent de sortir, structurée, une pensée telle une généreuse démarche qui s’est réveillée en Dr Diallo et qui prospère debout comme un galop matinal.
L’esprit, cette matière que Dieu a donné aux hommes est la clé de sortie de toute les crises. Il est à l’origine des grands discours qui ont marqué le monde. « I have a dream » de Martin Luther King, ou celui de Mahatma Gandhi prononcé au Kingsley Hall en 1931, ou celui de John F. Kennedy, « ask not what your country can do for you » prononcé en 1961. Ou encore les grands enseignements de Kocc Barma dans le Cayor et ceux de Thierno Souleiman Baal dans le Fouta des profondeurs.
La parole a toujours et partout dominé le monde!
La cantatrice égyptienne Oum Kalsoum a permis, à travers ses sublimes textes littéraires, même aux illettrés d’exprimer dans un arabe classique leurs pensées. Mandela aura aussi marqué le monde par la qualité de son discours d’union du peuple sud-africain, alors décimé par des dizaines d’années d’Apartheid.
Nous cherchons aussi un grand discours qui impactera sur notre futur et sur l’Afrique, un continent qu’il urge de bâtir, loin des crises qui la secouent. Alors Dr, vous avez une lourde tâche de faire partie de ceux qui choisiront les MOTS qui vont abréger nos MAUX, et donner à chacun de nous une envie de participer à la construction de ce discours historique qui au delà des mots sera la clé qui ouvrira la porte d’une révolution économique, culturelle et sociale, ici chez nous, et en Afrique en général.
Si ce n’était pas l’esprit qui a produit des discours forts et cohérents, le procès de Nuremberg n’aura de sens que pour ceux dont la capacité d’analyse est infertile.
Il ne s’agira pas de coller une paternité à ce discours historique mais de lui chercher des habits que le temps ne pourra point user. L’Afrique doit vivre son cycle loin de toute dépendance.
Son destin ce n’est pas cette image de chaos qui nous est régulièrement servie, ces tripatouillages constitutionnels, ces exécutions sommaires, ces exactions, ces scandales financiers commis par ses leaders, ces coups d’état, ces famines, ces guerres, ces rébellions. L’Afrique, berceau de l’humanité, confortée par l’éminent professeur Cheikh Anta Diop, mérite un nouvel élan que les nouvelles générations ont le devoir moral de prendre.
Ainsi, la table de l’esprit doit être dressée. Inéluctablement elle fera jaillir les lumières africaines dans une ambiance de cour sans parasite autour d’une nouvelle Afrique « déparisitée » ! Alors, courage Dr!
Shasty