Dakarmidi – Les limiers de la division des investigations criminelles (Dic) ont fait une belle moisson. En effet, ils ont démantelé une bande d’escrocs chevronnés qui avaient monté une vaste mafia foncière aux quartiers résidentiels de Ngor et des Almadies (Dakar). Le cerveau, M. D. Guèye, ancien clerc d’un cabinet de notaire, est parvenu avec ses acolytes, à gruger un nombre considérable de victimes et à flouer trois cabinets de notaire.
En 2014, M. D. Guèye, crée sa bande de faussaires, composée de Sénégalais et d’un Nigérian, as de l’outil informatique et doté d’une logistique à même de confectionner des faux documents administratifs, cachets et comble de tout, de vraies fausses cartes d’identité. La machine prend alors forme et les premières victimes ne tardent pas à en faire les frais. Surveillant ses arrières, Guèye use d’un faux nom : El H.F. Mbow, pour gripper toute tentative de remonter jusqu’à lui. En 2014, les limiers de la Dic, sur ses traces, mettent la main sur ses acolytes, mais, Mbow leur file subtilement entre les doigts.
Il se cache puis reprend service et roule dans la farine plusieurs victimes désireuses d’acquérir une parcelle aux Almadies. Le préjudice causé porte sur plusieurs dizaines de millions de nos francs. Courant novembre 2016, la bande est à nouveau infiltrée par les limiers de la Dic, qui réussissent à arrêter deux maillons de la funeste chaîne, à savoir P. Dasilva et A. Touré. Quelques semaines après, Guèye perd un troisième acolyte, O. Niang. et s’oblige à un repli stratégique, pour échapper à la traque des limiers.
Courant 2017, il étoffe son organisation par de nouvelles recrues, et s’attaque aux quartiers résidentiels de Ngor, Almadies, réputés pour les coûts onéreux des parcelles. Cette fois, ils réussissent à ferrer 5 victimes pleines aux as, grugés grâce à un modus operandi des plus complexe. Ses complices se chargent de dénicher une parcelle nue et recueillent toutes les informations relatives (nom du propriétaire, sa date de naissance, son adresse, sa situation matrimoniale, sa profession…) Nanti de toutes ces informations, le nigérian du groupe procède à la confection d’une vraie fausse carte nationale d’identité portant les mentions du propriétaire légitime, mais la photo de Guèye imprimée dessus. Avec en leur possession, un arsenal de faux documents administratifs, la bande déniche une victime nantie, appâtée par la présentation desdits faux documents. Pour conclure la vente, Guèye et Cie demandent la régularisation de la vente, devant notaire. Ce qu’accepte naturellement l’acquéreur, ainsi mis en confiance.
La bande d’escrocs est parvenue à flouer trois études notariales. En effet, Guèye et ses complices sollicitent sereinement un cabinet notaire de la place. Face à la clarté des documents soumis à appréciation, plus d’un notaire tombera dans le piège. Ainsi, grâce à leur mode opératoire, 3 cabinets de notaires ont malencontreusement validé des transactions conclues sur la base de faux documents.
Les hommes du commissaire Diop qui étaient aux trousses de la bande, mettront la main sur M. Niang. Piégé, il a été invité la semaine dernière, par une victime (collaborant avec la police), à venir récupérer une enveloppe d’argent. Il est cueilli sur le lieu du rendez-vous. 24h plus tard, le cerveau, M. Guèye, est arrêté, avant son compère, A. Mbodj. Le nigérian du groupe quant à lui a pu se terrer.
Entendus, Guèye et Cie n’ont pas daigné nier l’évidence.
La Rédaction