La Chine a annoncé vendredi 1 300 morts supplémentaires à Wuhan, épicentre d’une pandémie qui vaut à Pékin de vives critiques sur sa gestion de la pandémie par Donald Trump et Emmanuel Macron. La Chine est soupçonnée d’avoir sous-estimé son bilan du coronavirus.
L’annonce surprise est venue de la mairie de Wuhan. Un nouveau décompte, communiqué sur les réseaux sociaux vendredi 17 avril par la ville chinoise présentée comme l’épicentre de l’épidémie de Covid-19, fait état de 1 290 décès supplémentaires, portant à 4 632 le bilan enregistré dans le pays le plus peuplé du monde.
Pour justifier ces nouveaux chiffres, la ville de 11 millions d’habitants placée sous quarantaine à partir de fin janvier explique qu’au plus fort de l’épidémie, certains patients sont décédés chez eux, faute de pouvoir être pris en charge dans les hôpitaux.
Ils n’avaient donc pas été comptabilisés jusqu’à présent dans les statistiques officielles, qui ne prennent en compte que les personnes décédées à l’hôpital. Ces nouvelles statistiques font bondir de 50 % le bilan de la seule ville de Wuhan, qui s’inscrit désormais à 3 869 morts.
Depuis son apparition dans la métropole chinoise de Wuhan en décembre 2019, la maladie a infecté plus de deux millions de personnes à travers le monde.
Cette annonce chinoise vient renforcer les doutes quant aux bilans officiels des autorités, accusées d’opacité dans leur gestion de la crise.
Quelques minutes plus tôt, Donald Trump, qui avait ces derniers jours fustigé la gestion par Pékin de l’épidémie naissante, présentait son plan pour faire « redémarrer l’Amérique », « prochaine phase » de la « guerre » contre le coronavirus.
De son côté, le président français Emmanuel Macron a estimé jeudi qu’il existait des zones d’ombre dans la gestion de l’épidémie par la Chine, déclarant au Financial Times qu’il y avait « manifestement des choses qui se sont passées qu’on ne sait pas ».
Apparition dans un marché en plein air de la métropole chinoise de Wuhan où des animaux exotiques étaient vendus vivants ? Laboratoire chinois qui étudiait les coronavirus chez les chauves-souris sans respect des protocoles de sécurité ? Les théories vont bon train et les accusations se multiplient de la part de plusieurs pays occidentaux quant aux informations fournies par Pékin sur l’origine du virus.
Le président russe Vladimir Poutine, dont le pays compte près de 28 000 malades, est l’un des seuls à prendre la défense de Pékin, jugeant jeudi « contreproductives » ces accusations.
Pékin a par ailleurs publié vendredi ses chiffres officiels du PIB : l’économie chinoise a connu un repli de 6,8 % sur un an au 1er trimestre. La Chine n’avait pas connu de telle contraction de son économie depuis l’établissement des statistiques trimestrielles au début des années 1990.