Le couvre-feu à Dakar et à Thiés n’a aucun effet, la tendance n’est toujours pas inversée.
Et cela n’a aucun sens, c’est même ridicule ce que l’on voit à longueur de journée. Les populations continuent de se rassembler dans les cérémonies familiales et transportent au quotidien le virusans le savoir.
Au moment où la propagation du coronavirus continue de croître, le refus du port du masque prend de plus en plus de l’ampleur.
Comment renforcer le protocole sanitaire au niveau des écoles?
Faut-il refermer les écoles face aux variantes?
Est-on suffisamment armés pour faire face aux variants?
Des questions sur toutes les lévres, sont hélas sans réponse.
Les chiffres font froid au dos, 462 cas de contaminiation ce Vendredi 5 Février, un record depuis le début de la pandemie.
Aussi, le taux de létalité est de plus en plus inquiétant. Cette fin de semaine, notre pays a franchi la barre des 750 décés.
On n’est toujours pas conscients que la variante mutante du coronavirus est plus contagieuse que la souche initiale.
L’heure est grave, la courbe de contamination est de plus en plus ascendante et il n y a pour le moment, rien à faire pour stopper la propagation du sars-CoV-2, si ce n’est le port du masque, le respect de la distanciation physique et le lavage régulier des mains.
À ce stade où tout est incertain, on n’entend plus les autorités qui pourtant, étaient en première ligne dans cette guerre contre la covid-19.
Comment expliquer ce mutisme des autorités?
Elles doivent changer encore de stratégie et reprendre le dessus en revenant au devant de la scéne. Le peuple a besoin d’être rassuré, sinon, il sera difficile dans ces conditions de freiner la propagation des variants qui gagnent du terrain.
Le ministre et ses proches collaborateurs nous avaient habitués à les voir et à les entendre. Aujourdhui, on ne les sent plus dans la lutte, et ce retrait brusque et brutal inquiéte plus d’un.
Si on en est arrivé là, c’est en partie à cause de l’absence de rigueur dans la gestion de la crise et la plupart des sénégalais ne respectent pas les mesures barriéres.
Tenez, je vous raconte une anecdote, l’autre jour dans la circulation à hauteur de la déviation vers Pikine, pour un contrôle de routine, un fonctionnaire de Police m’a interpellé le masque sous le menton, je lui ai dit: « Grand chef, vous avez une famille et des collégues à protéger, il faut porter votre masque correctement avant de parler aux gens ».
Il m’a laissé repartir sans me contrôler en me disant: « Allez y Monsieur, vous m’avez donné une belle leçon et je vous en remercie ».
Comme pour dire, il est grand temps que chacun se considére comme potentiel vecteur de transmission et qu’il peut chopper le virus mortel à tout moment.
C’est ahurissant ce que l’on voit encore dans les rues, les lieux de commerce, les boulangeries, les boutiques, les transports, c’est le diable incarné.
Cela me laisse perplexe de me demander, le masque est-il gênant à ce point? On aime sourire, montrer son maquillage mais quel interêt si l’on risque sa vie?
Le masque est presque la seule protection à portée de main en attendant l’arrivée prochaine des vaccins en fin Février.
En Aout 2020, j’avais écrit qu’on devrait faire sienne cette devise, « ce que le masque est à la Covid-19, est, ce que le préservatif est au sida ».
On ne cesse de le répéter, c’est la responsabilité individu elle et collective des sénégalais qui est engagée.
On ne peut pas prétendre aimer une personne et lui ramener une maladie mortelle.
Sidéré par l’insouciance des jeunes et pas seulement, je pense que le port du masque sur le nez est de loin mieux que le port d’un masque à oxygéne.
Il y a un proverbe qui dit, « si tu veux que l’on t’épargne, épargne aussi les autres ».
Et ce bout de tissu, pourtant banalisé par certains peut grandement contribuer à sauver des vies en cassant la chaine de contamination de la covid 19.
Que l’on soit anxieux, défectueux, ou même irrité, n’oublions pas que notre vie est plus importante que tout et il est de notre devoir de la préserver.
Certes, nos libertés sont individuelles, mais, à quel prix?
Dans cette optique, il me semble plutôt égoïste de refuser de porter un masque en passant outre le fait qu’on mette en danger la vie d’autrui.
C’est une question de responsabilité et de respect pour chacun d’entre nous.
On dit: être heureux, ce n’est pas seulement valoriser le sourire, c’est aussi réfléchir à la tristesse de l’autre.
Donc pensons aux autres et protégeons nous en même temps c’est cela le gros bon sens.
Mes chers concitoyens, pour la route,
à méditer cette belle citation:
« une injustice faite à un seul est une menace faite à tous ».
Aly Saleh Journaliste/chroniqueur