La réponse de la Rédaction du Journal L’Observateur n’a pas tardé suite aux accusations de Cheikh Yérim Seck qui dénonce un traitement tendancieux dans l’affaire d’avortement présumé. Dans une publication intitulée “Au pro-fesseur Cheikh Yérim Seck”, le quotidien d’informations déclare que le journaliste dit des mensonges à leur encontre et qu’il serait en quête de victimisation.
In extenso
À L’Obs, il n’est pas dans nos habitudes de tirer sur l’ambulance, de relever des sottises et des inepties, surtout provenant d’un confrère dont on reconnaît amplement le mérite journalistique, même si l’homme, égocentrique et manipulateur, est un pro-fesseur, un titulaire de chair(e), expert en dialectique libidinale, dont la philosophie de vie ne va pas plus loin que le bas de son nombril.
À L’Obs, on aurait aimé avoir toujours affaire à l’obsédé textuel, à l’ancien pisse-copie de Jeune Afrique, à l’analyste politique à qui la Rédaction a souvent ouvert ses colonnes… Pas à ce quinqua accablé, un peu trop facile de la braguette, une nouvelle fois embourbé dans un présumé fait-divers sexuel. Par charité musulmane, nous voilà depuis quelques jours empêtrés dans un exercice de contorsionnisme journalistique pour tenter de ramasser à la petite cuillère ce qui reste de la dignité de ce père de famille.
À L’Obs, encore une fois, on aurait aimé ne jamais entretenir ce débat, ne jamais répondre à cette provocation calculée, délibérée et virulente de Cheikh Yérim Seck. Dans un exercice d’auto-érotisme, une masturbation intellectuelle digne d’un habitué des faits divers, le journaliste a osé traiter, dans son blog hier soir, des supposés “gros mensonges de L’Observateur” sur cette affaire de mœurs, d’avortement présumé plus précisément, pour laquelle il vient d’être placé sous contrôle judiciaire. Une malencontreuse outrecuidance. Mais pour laisser la mousse au frais dans cette affaire qui n’aurait jamais été notre tasse de thé, si elle n’avait pas connu un développement judiciaire, voilà qui mérite explications.
Afin que nul n’en ignore, voici le détail des échanges entre L’Obs et Cheikh Yérim Seck depuis l’ébruitement de “l’affaire Ngoné Thiam” :
ET CYS était en plus un menteur !
Dimanche 21 juin 2020. Un peu avant minuit. La rédaction de L’Observateur reçoit une information selon laquelle le journaliste Cheikh Yérim Seck est convoqué le lendemain à la Section de recherches de la Gendarmerie de Colobane à propos d’une enquête sur une affaire d’avortement clandestin dans laquelle il serait cité. Après plusieurs tentatives de recoupements auprès de sources autorisées, la rédaction de L’Observateur décide d’appeler le principal concerné pour vérifier l’information.
C’est notre journaliste Jules Souleymane Ndiaye qui est chargé de joindre le patron de “Yerimpost” au téléphone.
À 00h 28 mn, dans la nuit du dimanche au lundi, un premier message est envoyé à Cheikh Yérim Seck par notre journaliste : “Salam Grand. Je veux vous parler en urgence.”
Aucune réponse.
00h32 mn : Notre journaliste l’appelle une deuxième fois et il décroche son téléphone. La discussion va durer 35 secondes.
Notre journaliste : “Bonsoir doyen, c’est Jules Souleymane Ndiaye du journal L’Observateur. J’espère que je ne vous dérange pas ?”
Cheikh Yérim Seck : “Non, non”
Notre journaliste : “Nous avons reçu une information selon laquelle vous allez retourner à la Section de recherche demain matin pour répondre à une convocation ?”
Lui : “Je n’ai reçu aucune convocation !”
Après concertation, la Rédaction de L’Observateur décide de surseoir à la publication d’un article.
Surprise ! Le lendemain, le journal EnQuête fait sa “Une” sur la présumée affaire d’avortement clandestin. Et contrairement à ce qu’il avait dit la veille à L’Observateur, Cheikh Yérim Seck défère à la convocation de la Gendarmerie de Colobane à 12 heures. PREMIER MENSONGE DU JOURNALISTE.
Lundi 22 juin 2020. Cheikh Yérim Seck passe plusieurs heures aux mains des enquêteurs lors de son audition à la Section de recherches de la Gendarmerie de Colobane, avant d’être libéré sur convocation. Après sa sortie de la Caserne Samba Diéry Diallo, notre journaliste Jules Souleymane Ndiaye a tenté à plusieurs reprises d’entrer en contact avec le patron de “Yérimpost” pour recueillir sa version de son audition. Entre 21h40 et 23h09, notre journaliste a appelé sur son téléphone à cinq (5) reprises. Sans succès. Ce n’est qu’aux environs de 00h31mn, dans la nuit du lundi au mardi, que notre journaliste a pu entrer en contact avec Cheikh Yérim Seck.
Notre journaliste : “C’est toujours moi, Jules Souleymane Ndiaye du journal L’Observateur. On voulait savoir ce qui s’est passé lors de votre face-à-face avec les gendarmes ? Qu’est-ce qu’on vous reproche ?”
Cheikh Yérim Seck : “Donc, vous n’avez toujours pas écrit votre papier ?”
Notre journaliste : “Non, pas encore.”
Lui : “Appelle-moi sur WhatsApp”
00H34 mn. Notre journaliste l’appelle sur WhatsApp et il décroche.
Cheikh Yérim Seck : “Bon, l’affaire est simple.”
Notre journaliste : “Permettez-moi d’enregistrer…”
Lui : “Non, pas besoin d’enregistrer, c’est simple. La fille, elle s’appelle Ngoné Thiam. Elle avait des soucis financiers, elle m’a contacté pour me demander 200 000 FCFA dont j’ignore l’usage.”
Notre journaliste : “Mais ici, on parle d’une affaire de grossesse et d’avortement. On dit que la fille qui vous accuse d’être l’auteur de sa grossesse, serait mineure.”
Lui : “Je ne suis pas l’auteur de cette grossesse. La fille a été intimidée, c’est la raison pour laquelle elle a changé de version en me citant. J’ai dit aux enquêteurs ce que je devais leur dire et ils m’ont laissé rentrer.”
00H38mn. Cheikh Yérim Seck envoie un message écrit sur WhatsApp à notre journaliste.
Cheikh Yérim Seck : “Elle a 29 ans, contrairement à ce qui a été dit.”
00H39 mn. Cheikh Yérim Seck rappelle de lui-même notre journaliste.
Cheikh Yérim Seck : “Ne me citez pas. L’enquête est toujours en cours. Je vous ai juste donné les informations.”
Notre journaliste : “Ok, c’est noté.”
1H20 mn. Cheikh Yérim Seck envoie un autre message écrit à notre journaliste.
Cheikh Yérim Seck : “Ngoné Thiam 29 ans”
C’est cette version du journaliste confrontée aux informations obtenues de plusieurs sources qui ont nourri l’article publié par L’Observateur dans son édition du mardi 23 juin 2020. A la page 7, au troisième paragraphe du texte intitulé “Les détails de l’audition de Cheikh Yérim Seck”, il est écrit ceci à la dernière ligne : “la fille N. Thiam serait âgée de…29 ans.”
Contrairement à ce qu’il cherche à faire croire dans sa tentative de manipulation de l’opinion, c’est Cheikh Yérim Seck en personne qui a appris à L’Observateur le nom (Ngoné Thiam) et l’âge (29 ans) de son accusatrice. DEUXIÈME MENSONGE DE CHEIKH YÉRIM SECK.
Dans son post publié hier sur son blog “Yerimpost”, le journaliste écrit ceci : “Ce journal (L’OBS, Ndlr) écrit ce matin qu’un audio exploité suite à une réquisition de la Sonatel indique que j’ai demandé à Mme Thiam de procéder à une IVG. C’est un énorme mensonge. Cet audio n’a absolument rien à voir avec cette question.”
Dans son édition datée du jeudi 25 juin 2020, L’Observateur a consacré sa page 7 à la présumée affaire d’avortement clandestin. Trois articles y ont été rédigés par nos journalistes : le premier est intitulé “Cheikh Yérim Seck, Ngoné Thiam et Khadija Faye sous contrôle judiciaire, l’infirmier Yaya Sow en prison”, le deuxième “Les téléphones auraient tenu parole” et le troisième “Des peines allant de 6 mois à 10 ans de prison ferme”. Dans aucun de ces différents articles, il n’a été mentionné l’exploitation d’un audio. C’est Cheikh Yérim Seck qui vient, à travers son post, d’apprendre à la rédaction de L’Observateur l’existence de ce fameux audio. TROISIÈME MENSONGE DE CHEIKH YÉRIM SECK.
À L’Obs, on sait que ce personnage folklorique, shooté au luxe et au lucre, est accro à l’interdit et au faux, mais il n’était pas question cette fois-ci de le laisser perpétrer sa sale besogne. D’exposer notre journal aux éclaboussures des saillies incontrôlées de ce champion de la mauvaise foi, qui ne voit la réalité que par le prisme de ses envies et de ses pulsions. Cette volonté de jeter l’anathème sur le travail factuel effectué par nos journalistes, cette quête de victimisation, cette tentative d’allumer un contre-feu ne sauraient prospérer face à l’abjecte réalité d’une sordide affaire sexuelle.
À L’Obs, on aurait pu en dire beaucoup plus sur cette “affaire Ngoné Thiam”, comme on aurait pu ouvrir le “dossier Touba” et bien d’autres histoires sur lesquelles la justice semble – pour l’instant- faire l’impasse. Mais on a – pour le moment- fait le choix des armes pour ne pas davantage blesser les âmes sensibles de ce pays.