Dakarmidi – Les trois coups de la Coupe d’Afrique des nations 2017 sont donnés mercredi à Libreville avec le tirage au sort dans un pays encore crispé après le choc des violences post-électorales et où les entreprises mettent les bouchées doubles pour boucler les chantiers. Prêt ou pas? Par cet acte inaugural de la CAN-2017 (à partir de 20h30), le Gabon veut définitivement répondre par l’affirmative, alors que le Maroc et l’Algérie, les deux frères ennemis du Maghreb, avaient discrètement commencé à se disputer l’accueil de la compétition en cas de défection gabonaise.
La livraison des stades et des hôtels en temps et en heure représente d’ailleurs un enjeu politique pour le président Ali Bongo, dont la réélection après le scrutin à tour unique du 27 août a entraîné des manifestations, des émeutes et des pillages sévèrement réprimés. « A l’heure où nous parlons, il n’y a pas de raisons pour que cette coupe ne se tienne pas chez nous. Les stades seront prêts et nous aurons de beaux matches », avait lui-même déclaré le président au lendemain de la validation définitive de son élection par la cour constitutionnelle le 23 septembre.
Le président gabonais a reçu mardi à la veille du tirage au sort le président de la Confédération africaine de football (CAF), Issa Hayatou, pour le « rassurer sur l’avancement des différents chantiers dans les quatre villes prévues » (Libreville, Oyem au nord près du Cameroun, Franceville au sud et Port-Gentil). « Le président de la CAF a réitéré son soutien au chef de l’Etat et confirmé la tenue de la CAN-2017 en terre gabonaise », selon un communiqué diffusé par la présidence du Gabon après la rencontre. En revanche, la même CAF avait refusé auparavant de « décaler de quelques jours » les dates du tournoi du tournoi (14 janvier-5 février), un délai de grâce dont le Gabon aurait eu besoin après les troubles post-électoraux (émeutes, morts, blessés…).
La CAF a même « disqualifié » le stade omnisport Omar-Bongo qui devait accueillir en plein centre de Libreville le match inaugural le 14 janvier et la finale le 5 février. L’inamnovible président de la CAF avait expliqué que « pendant les événements (post-électoraux), les gens chargés des travaux ont un peu déserté le stade ». L’ouverture et la finale auront donc lieu au stade de l’Amitié à Angondgé en banlieue de Libreville (40.000 personnes) qui accueille également le tirage au sort mercredi.
– Entreprises chinoises –
Dans l’une de ses premières sorties post-électorales, Ali Bongo s’est rendu début octobre à Franceville, son fief politique et familial, pour assister au match éliminatoire du Mondial-2018 Gabon-Maroc (0-0) dans un stade qui paraissait prêt à accueillir la compétition même s’il n’était pas rempli. Les deux autres infrastructures à Port-Gentil la quasi-insulaire et Oyem dans le nord seront prêts, assurent les entreprises chinoises qui s’occupent des travaux. Sur le plan sportif, le Gabon pays-hôte figure parmi les têtes de séries avec le tenant du titre la Côte d’Ivoire, le Ghana, et l’Algérie qui se cherche toujours un sélectionneur, avec la candidature du Français Alain Perrin entre les mains de la Fédération.
Si la main du destin le veut, les trois pays du Maghreb pourraient se trouver dans le même groupe puisque la Tunisie occupe le deuxième chapeau avec le Mali, le Burkina Faso et la RD Congo et le Maroc se trouve dans le troisième en compagnie de trois géants: le Cameroun, le Sénégal et l’Egypte. Le Togo, l’Ouganda le Zimbabwe et la petite Guinée Bissau occupent le quatrième chapeau avec un rôle indispensable au casting de toute bonne compétition: le petit poucet qui veut bousculer l’ogre. La qualification de la Guinée-Bissau, qui s’invite pour la première fois en phase finale, a été validée par la CAF qui a rejeté un recours de la Zambie contestant la nationalité du gardien de but.
Les quatre chapeaux pour le tirage :
Pot 1: Gabon, Côte d’Ivoire, Ghana, Algérie
Pot 2: Tunisie, Mali, Burkina Faso, RD Congo
Pot 3: Cameroun, Sénégal, Maroc, Egypte
Pot 4: Togo, Ouganda, Zimbabwe, Guinée Bissau
Afp